à quel défi répond le statut des Juifs d'octobre 40
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Il faut empêcher l'autorité d'occupation de légiférer en zone occupée -comme elle en a l'intention- en la prenant de vitesse. Si elle réussissait dans son entreprise, c'en était fini de l'unité administrative du pays. C'en était fini pour Vichy de pouvoir se réclamer de la convention d'armistice pour administrer la zone nord.
C'est ici, ô Francis, que la correction de la date traditionnelle et infondée du statut des Juifs (3 octobre) au profit de la date réelle (18 octobre) trouve tout son intérêt, car elle ruine précisément l'idée d'une course de vitesse (!!!) entre Teutons et vichystes en matière législative. Loin de sprinter dans son coin, Vichy sonde le Reich et ne fait que ce qu'il suppose lui plaire, en s'en assurant le plus possible auprès d'Abetz ou d'autres représentants gammés. Les négociations mal connues mais certaines sur ce statut, entre le 1er octobre (seule trace datée de sa discussion à Vichy) et le 18, sont là pour le prouver.
Mais admettons une seconde les prémisses de Michel... pour lui montrer combien elles sont accablantes, s'agissant de la signature même d'un armistice établissant une cohabitation des plus malsaines sur le sol métropolitain.
Ainsi, cet armistice, loin d'être un moyen de stopper la progression allemande (c'est pourtant là un credo basique de tes copains L-D Girard, Robert Aron ou F-G Dreyfus), serait, de ton propre aveu, un moyen d'attirer Pétain vers toujours plus de déchéance et d'obtenir de lui toujours plus de cruauté. Pour cela, l'occupant n'aurait même pas à le violer, mais seulement à menacer de le faire (je veux dire violer l'armistice, bien sûr, qu'alliez-vous croire ?). |