L'ex-anonyme use et abuse d’une technique de tromperie parfaitement au point : il prétend que tel auteur a écrit ou dit telle chose. Il attribue ainsi, le plus souvent à des historiens, des affirmations qu’ils n’ont jamais faites, ou leur accorde une signification qu'elles ne revêtent pas. L'ex-anonyme martèle ensuite son inexactitude délibérée au fil de ses interventions. L’objectif de cette stratégie consiste à faire croire au lecteur que les historiens ont en fait réhabilité le régime de Vichy.
Naturellement,
il n'en est rien, et une vérification des affirmations de l'ex-anonyme conduit immanquablement à ce constat : ledit ex-anonyme
trafique les conclusions de l'historiographie.
Cette manipulation vise plus particulièrement les travaux de Serge Klarsfeld, publiés en deux volumes chez Fayard en 1983 et 1985 sous le titre
Vichy-Auschwitz, et réédités en 2001 chez ce même éditeur en quatre volumes,
Vichy-Auschwitz d'une part, et
Le Calendrier de la persécution des Juifs de France (deux tomes) d'autre part, le quatrième tome se consacrant plus spécifiquement aux enfants déportés. Ces travaux se sont révélés dévastateurs pour Vichy, ce chercheur ayant produit d'innombrables pièces d'archives et de témoignages établissant avec un rare degré de précision l'écrasante culpabilité du régime de Vichy dans la persécution et la déportation des Juifs de France.
C'est pourquoi l'ex-anonyme, qui ne fait pas mystère de
ses opinions d'extrême droite, n'apprécie pas beaucoup cet historien, à l'encontre duquel il a proféré
une injure antisémite.
Mais, réalisant sans doute l'insuffisance d'un tel outil de discrédit, l'ex-anonyme a entrepris, comme dans d'autres cas,
de dénaturer profondément,
voire de falsifier les écrits de Serge Klarsfeld, de manière à faire croire, une fois de plus - et une fois de plus de manière parfaitement frauduleuse - qu'ils servaient son inepte autant qu'ignoble défense de l'Etat français, ce qui l'a amené notamment à déformer grossièrement
le sens d'une citation extraite de son contexte.
Retenons bien ces procédés : dénaturation, déformation du sens d'une citation extraite de son contexte, et falsification. L'ex-anonyme va en effet les combiner dans un
article paru le 19 janvier 2010 censé faire croire au lecteur que Serge Klarsfeld aurait avalisé les inexactitudes suivantes, et intéressant la période 1940-1942 antérieure aux rafles de l'été quarante-deux : Vichy n'aurait pris aucune initiative en matière de persécution des Juifs (!), et à dire vrai, lorsqu'il s'est agi d'exclure, de ficher, de spolier, d'arrêter, n'aurait fait, tout au long de cette période, que suivre les directives de l'occupant, en l'occurrence celles du
S.S. Theo Dannecker, responsable de la section antijuive de la
S.S. en France, et sans pouvoir s'y dérober. Pauvre petit Vichy !
L'ex-anonyme revenait ainsi plus précisément sur
les trois rafles antisémites de mai, août et décembre 1941,
"dans lesquelles Vichy n'eut aucune part" racontait l'ex-anonyme en prétendant se réclamer de Serge Klarsfeld, ce qui était absolument mensonger : la première rafle de zone occupée, en date du 14 mai 1941, résulte d'une coopération de l'Etat français avec la section antijuive de Dannecker, cet accord prévoyant que la police française arrêterait et internerait les Juifs étrangers, tandis que les rafles des 20-23 août 1941 et du 12 décembre 1941, effectuées par les Allemands réquisitionnant la police française avant d'en informer Vichy, n'ont suscité aucune protestation de l'Etat français, qui a, au contraire, interné les Juifs arrêtés sans rechigner - voir Serge Klarsfeld,
Vichy-Auschwitz. La Solution finale de la Question juive en France, Fayard, 2001, p. 19-38.
Après que j'ai rapporté la preuve du contraire, citations de
Vichy-Auschwitz à l'appui, l'ex-anonyme a ainsi
travesti les termes de l'échange, prétendant qu'en fait Vichy n'a été informé par les Allemands que postérieurement à ces rafles, ce qui était faux pour la première et très lacunaire pour les suivantes : pris au piège, l'ex-anonyme a donc changé de version une deuxième fois et a inventé une controverse totalement imaginaire sur l'initiative de ces rafles. Mais il n'a jamais été question de nier l'initiative allemande de ces opérations, et tel n'a d'ailleurs jamais été le problème, ni même le sujet en débat. Il s'agissait au contraire de réfuter les allégations de l'ex-anonyme selon lesquelles Vichy n'aurait eu aucune part dans ces rafles. Démasqué, l'ex-anonyme s'est efforcé, on le voit, de travestir les termes de l'échange, d'abord en prétendant que Vichy n'aurait été informé que postérieurement à ces arrestations massives, ensuite en inventant une pseudo-controverse sur leur initiative.
Et le voilà qui enfonce à nouveau une porte ouverte :
"ni en ce qui concerne les trois arrestations de 1941 en zone occupée, ni en ce qui concerne la déportation du 27 mars 1942, l'Etat français n'eut l'initiative. Parfois, Vichy ne fut même pas informé !" Ce qui n'est pas le problème.
Bref, la majorité des citations de Serge Klarsfeld offertes par l'ex-anonyme pour étayer ce point se révèlent absolument inopérantes dans le cadre de sa défense de Vichy. Elles seront néanmoins commentées parce qu'elles révèlent une véritable manipulation des écrits de Serge Klarsfeld par l'ex-anonyme.
> Chapitre 1 : Les rafles de 1941 à Paris
> page 15 :
> Trois opérations sont lancées par les Autorités
> allemandes avec le concours de la police française.
> "L'impulsion était donnée par le chef du service des
> Affaires juives de la Gestapo en france, le lieutenant,
> SS- Obersturmführer, Théo Dannecker."
L'ex-anonyme, ici, commet une première manipulation de texte. Il a en effet totalement passé sous silence le texte inclus entre ces deux phrases, de manière à oblitérer le fait que Vichy a été informé de la première rafle de mai 1941 avant son déclenchement d'une part, et que les Juifs arrêtés à l'occasion de toutes les rafles de 1941 ont été transférés dans des camps placés sous son autorité. Il est également possible que l'ex-anonyme ait tenu à passer sous silence le bilan de ces rafles.
Je restitue le passage dans son intégralité :
"Trois opérations sont lancées par les Autorités allemandes avec le concours de la police française. Au terme de ces trois grandes rafles menées en mai, en août et en décembre 1941 [...], plus de 8.700 Juifs au total, tous de sexe masculin, dont environ 4/5 de Juifs étrangers et 1/5 de Juifs français, âgés de 18 à 60 ans, se trouvent internés en zone occupée : deux camps du Loiret, Beaune-la-Rolande et Pithiviers, contiennent les Juifs raflés en mai ; le camp de Drancy, dans la banlieue parisienne, ceux raflés en août et le camp de Compiègne, dans l'Oise, ceux raflés en décembre. Seul ce dernier camp est sous direction allemande ; les trois autres sont dirigés par la police française sous contrôle de l'Administration préfectorale, les internés étant à la disposition des Autorités allemandes qui ont demandé leur internement.
"La première opération intervient le 14 mai 1941. Une semaine après sa nomination, Xavier Vallat, premier Commissaire général aux Questions juives, est informé le 4 avril 1941 de la volonté allemande d'internement de 3.000 à 5.000 Juifs de diverses nationalités, ainsi que de Juifs français considérés comme dangereux ou indésirables du point de vue politique, criminel ou social.
"L'interlocuteur de Vallat est le Dr. Werner Best, chef de l'Administration militaire auprès du Commandant militaire allemand en France, lui-même presse par les Services de Sécurité et la Police de Sûreté, la Sicherheitspolizei et le Sicherheitsdienst (en abréviation la Sipo-S.D.), où l'impulsion était donnée par le chef du Service des Affaires juives de la Gestapo en France, le lieutenant, S.S.-Obersturmführer, Theo Dannecker."
> Page 16 :
> "Les ordonnances allemandes du Commandant militaire
> doivent être appliquées en zone occupée par
> l'Administration française."
Là encore, la citation a été extraite de son contexte, de manière à valider l'inepte aphorisme de l'ex-anonyme selon laquelle la police française était tenue d'exécuter
"au-to-ma-ti-que-ment" les directives de l'occupant,
un bobard réfuté ici - voir, sur le cas belge,
cet article de Francis Deleu et
cet autre article du même auteur.
Restituer le propos intégral de Serge Klarsfeld permet effectivement de s'apercevoir que ce dernier réfutait les allégations de l'ex-anonyme, et que ce dernier a tenté de faire croire le contraire en isolant une phrase de son contexte (je souligne la phrase qu'a retenue l'anonyme) :
"Les structures des Autorités d'occupation en France correspondent à la notion complexe de collaboration. Pour Pétain, la France doit se résigner à son sort de puissance vaincue, tout en espérant obtenir une place de choix dans la Nouvelle Europe réorganisée après la victoire hitlérienne. La France est à la fois un pays occupé, soumis à la volonté de son vainqueur, et un Etat souverain traitant avec le Reich de gouvernement à gouvernement. et soucieux de mériter sa bienveillance.
"La collaboration sur le plan militaire et sur celui de la politique extérieure s'appuie surtout sur la défense par Vichy de l'Empire français, sur l'octroi de bases aux forces armées allemandes, sur la mise à l'écart du conflit de la Flotte française. Sur le plan économique, cette collaboration est beaucoup plus importante encore : elle se manifeste par l'exploitation des richesses françaises et par la mise à la disposition de l'effort de guerre hitlérien des capacités de production industrielles françaises. Il est opportun, dans ces conditions, pour les Allemands, de maintenir la fiction de la souveraineté d'un Etat français dont le gouvernement assure le fonctionnement normal du pays.
La France est partagée en deux zones, la zone non occupée (Z.N.O.) et la zone occupée (Z.O.). En zone occupée, le pouvoir suprême est confié au Commandant militaire en France (M.B.F.) qui agit par son Administration militaire, dont la politique permanente est d'intervenir par le canal des Autorités françaises. Les ordonnances allemandes du Commandant militaire doivent être appliquées en zone occupée par l'Administration française. Quant aux lois et aux décrets du Gouvernement de Vichy, ils sont valables non seulement pour la zone libre, mais aussi pour la zone occupée, à condition toutefois qu'ils ne contredisent pas les ordonnances allemandes. L'existence du Gouvernement de Vichy, institué pour toute la France à titre de pouvoir souverain, confère aux services officiels français en zone occupée la qualité d'émanations du Gouvernement de l'Etat français, sous l'égide duquel ils travaillent. Les ministères de Vichy ont, en effet, leurs représentants en zone occupée auprès du Commandant militaire allemand. Ainsi, chaque acte des services français en zone occupée est un acte de l'Etat français."
On voit que l'ex-anonyme n'a pas cru bon de reproduire les autres passages de la page 16, qui démontrent que Vichy possédait une bien plus grande marge de manoeuvre qu'il ne l'affirme, et que le régime de Pétain s'est lancé dans une politique de collaboration pour le plus grand bénéfice du
Reich.
C'est ce procédé, totalement malhonnête, qui permet à l'ex-anonyme de prétendre mensongèrement que
"Klarsfeld sauve Vichy".
> page 17:
> "Ainsi, à partir du mois d'août 1941, le service des
> Affaires juives de la Sipo-SD en France est-il habilité à
> s'occuper de l'action anti-juive jusqu'en zone libre et
> les diplomates allemands appuient les demandes de la
> Sipo-SD..."
L'objectif de l'ex-anonyme, rappelons-le, est de faire croire que, Vichy étant tenu d'obéir aux Allemands, il n'aurait été qu'un instrument - contraint et forcé - du
"service des affaires juives de la Sipo-S.D.
en France".
Mais l'ex-anonyme se garde bien de rappeler que, si la section antijuive
S.S. obtient progressivement un monopole en matière de "question juive", ce monopole n'intéresse que la politique
allemande en la matière. Les
S.S. ne peuvent strictement rien imposer directement à Vichy, et doivent transiter par l'ambassade allemande en France, laquelle, comme l'indique Klarsfeld,
"remplit sa mission tout en facilitant le travail policier avec la Sipo S.D.
qui, en revanche, exerce son action antijuive en s'efforçant de ne pas remettre en question, par un extrémisme malhabile, les acquis de la collaboration" (p. 17).
Bref, le mécanisme des relations entre cette section antijuive et Vichy ne correspond pas à une relation de maître à élève (p. 17-18) :
"Ainsi, à partir du mois d'août 1941, le service des Affaires Juives de la Sipo S.D.
en France est-il habilité à s'occuper de l'action antijuive jusqu'en zone libre et les diplomates allemands appuient les demandes de la Sipo S.D.
auprès du Gouvernement de Vichy. Par exemple, quand Vichy tardera à créer le Commissariat aux Questions juives (C.G.Q.J.) et, l'Union générale des Juifs de France (U.G.I.F.), organes essentiels du point de vue de Dannecker pour la ségrégation des Juifs en France, ainsi que pour leur direction et leur administration en prévision de leur départ massif, l'Ambassade allemande intervient-elle efficacement auprès de Vichy pour aider la Sipo S.D.
à obtenir le résultat souhaité par Dannecker."
Et naturellement, l'ex-anonyme n'a pas cru bon de reproduire les deux paragraphes qui suivent (p. 18) :
"Les divergences entre l'anti-judaïsme hitlérien et celui de Vichy suscitent parfois des tensions mais, Vichy tenant une place de choix dans l'Europe nouvelle, on aboutit le plus souvent à des accommodements dans lesquels prévaut le point de vue hitlérien. Sur le plan intérieur, l'Etat français s'est en effet très vite associé idéologiquement au Reich dans le champ d'action le plus spécifique de l'hitlérisme, en exprimant une authentique vocation antijuive. Les premières pierres de l'édifice antijuif de Vichy ont été posées dès le 22 juillet 1940 par la création d'une commission pour la révision des naturalisations, puis le 27 août 1940 par l'abrogation du décret-loi du 21 avril 1939 qui empêchait la propagande antisémite dans la presse. La loi portant statut des Juifs a suivi le 3 octobre 1940 : elle exclut les Juifs de la Fonction publique ainsi que des professions libérales et proclame ouvertement la notion de race juive, alors que, jusque là, les ordonnances allemandes, de crainte de heurter l'opinion publique française, ne font référence qu'à la religion juive. Quant à la loi, à la fois antisémite et xénophobe, du 4 octobre 1940, elle livre les Juifs étrangers à l'arbitraire policier en conférant aux Préfets le pouvoir de les interner dans des camps spéciaux.
"Vichy ayant ainsi, sans pression allemande, manifesté son racisme anti-juif, les responsables de la Sipo S.D. et du Commandement militaire allemand ont, dans une conférence consacrée le 30 janvier 1941 à la Question juive, formulé par la bouche de l'adjoint du Délégué de la Sipo S.D. en France, le S.S.-Sturmbannführer Lischka, leur ligne d'action : "Il convient de laisser aux Français le soin de régler la suite, afin d'éviter dans ce domaine la réaction du peuple français contre tout ce qui vient des Allemands. Aussi bien les services allemands s'en tiendront-ils à faire des suggestions."
Là encore, on comprend pourquoi l'ex-anonyme s'est gardé de reproduire ces quelques phrases. Elles démentent catégoriquement cette véritable falsification que constitue l'allégation
"Klarsfeld sauve Vichy".
> page 18 :
> "Dés le début de l'année 1941, Dannecker s'est attaché à
> obtenir l'internement d'une masse considérable de Juifs
> de zone occupée..."
L'ex-anonyme a coupé la suite (p. 18-19) :
"Dés le début de l'année 1941, Dannecker s'est attaché à obtenir l'internement d'une masse considérable de Juifs de zone occupée, s'appuyant essentiellement, dans ses entretiens avec ses partenaires allemands de l'Ambassade à Paris et du Commandement militaire, sur deux arguments : le rôle actif joué par les Juifs dans la lutte clandestine anti-allemande et l'internement massif de Juifs en zone non-occupée. Le Gouvernement français disposait en effet, dans toute la France, depuis la loi du 4 octobre 1940, de la possibilité pour ses Préfets d'interner à leur gré dans des camps spéciaux les ressortissants étrangers de race juive ; en fait, surtout les Juifs apatrides, non protégés par leurs pays d'origine : ex-Allemands, ex-Autrichiens, ex-Polonais, ex-Tchèques."
> page 19 :
> "Le 28 janvier 1941, le responsable de la Sipo-SD en
> France, Knochen, demandait dans une lettre rédigée par
> son expert des Questions juives, Dannecker, à l'autorité
> militaire compétente, c'est à dire à Best, chef de
> l'Administration militaire, la création en zone occupée
> de camps d'internements pour Juifs étrangers"
> "Entre le 28 février et le 27 mars, l'Administration
> militaire a donc accepté l'action d'internement en zone
> occupée et a obtenu que cette action soit entreprise par
> les autorités policières françaises à l'initiative des
> autorités d'occupation."
L'ex-anonyme a encore coupé ce passage, s'abstenant de le préciser. La coupure n'est pas innocente. Qu'on en juge :
"Le 28 janvier 1941, le responsable de la Sipo-S.D. en France, Knochen, demandait dans une lettre rédigée par son expert des Questions juives, Dannecker, à l'autorité militaire compétente, c'est à dire à Best, chef de l'Administration militaire, la création en zone occupée de camps d'internements pour Juifs étrangers.
"Pour faire avancer son projet, Dannecker l'a présenté le 28 février 1941 aux responsables de l'Ambassade allemande : Otto Abetz, l'Ambassadeur, Ernst Aschenbach, le chef de la section politique, et Carltheo Zeitschel, l'expert des Questions juives de l'Ambassade au sein de la section politique. Dannecker a affirmé que plus de 40.000 Juifs étrangers étaient internés en zone libre, en application de la loi du 4 octobre 1940, et qu'il fallait convaincre le Commandement militaire allemand de donner à la Sipo S.D. pleins pouvoirs pour agir de même en zone occupée afin d'assurer la sécurité des troupes d'occupation et en se fondant sur cette loi du 4 octobre 1940.
"Dans une lettre du même jour adressée à Zeitschel, Dannecker a souligné qu'il devait être aisé d'obtenir du Gouvernement français la création de tels camps en zone occupée. Celui de Gurs, en zone libre, renfermait à lui seul 20.000 Juifs. En fait, ces chiffres étaient très nettement exagérés.
"Les diplomates allemands qui assument le rôle de conseillers politiques auprès du Commandement militaire ont dû joindre leurs efforts à ceux des policiers de la Sipo S.D. pour convaincre les militaires, puisque, moins d'un mois plus tard, le 27 mars 1941, Best a fait savoir aux Commandants des Régions militaires en zone occupée, ainsi qu'à celui du Grand Paris, que le Gouvernement français allait interner les Juifs étrangers en zone occupée sur la base de la loi du 4 octobre 1940 et qu'il allait instruire les Préfets de la zone occupée de rechercher les possibilités d'internement. Best demande aux destinataires de sa note de soutenir les Préfets pour l'installation de camps. Entre le 28 février et le 27 mars, l'Administration militaire a donc accepté l'action d'internement en zone occupée et a obtenu que cette action soit entreprise par les autorités policières françaises à l'initiative des autorités d'occupation."
La coupure effectuée par l'ex-anonyme sans la moindre indication en ce sens lui a ainsi permis de dissimuler deux faits essentiels :
1) Les
S.S. ne peuvent imposer leurs vues à Vichy et doivent transiter par l'Ambassade pour négocier aussi bien avec l'armée qu'avec Vichy.
2) La programmation de la première rafle de mai 1941 répond effectivement à une initiative de Dannecker, mais ce dernier a été inspiré, et s'en sert par la suite pour convaincre les diplomates et l'armée de l'appuyer sur ce point, par les internements réalisés par Vichy en vertu de la loi du 4 octobre 1940, qui servira de fondement juridique à la rafle de mai 1941.
Rien d'étonnant à ce que l'ex-anonyme ait, de nouveau, tronqué ses citations...
> Page 21 :
> "Délégué pour la zone occupée du Ministre de l'Intérieur
> Pucheu, le Préfet Ingrand adresse le 6 juin 1941 au
> Commissaire général aux Questions juives, Vallat, une
> lettre dont les termes ne permettent pas d'affirmer s'il
> a ou non consulté formellement le Gouvernement de Vichy,
> au préalable, pour savoir s'il fallait répondre
> favorablement et dans quelles conditions à la demande
> allemande..."
L'objectif de l'ex-anonyme est ici très clair : il cherche à faire croire que les Préfets de Vichy, chargés de l'exécution de la rafle du 14 mai 1941, n'auraient pas consulté Vichy antérieurement à cette rafle.
Or, que révèle la lettre du Préfet Ingrand que s'est bien gardé de reproduire l'ex-anonyme :
"Au cours de la visite que j'ai eu l'honneur de vous faire le 5 avril dernier, je vous ai exposé que, le 26 mars précédent, M. le Directeur ministériel Dr. Best m'avait exprimé le désir du Commandant des forces militaires allemandes en France de voir la loi du 4 octobre 1940 recevoir son exécution et, d'une manière générale, le Gouvernement français prendre les mesures nécessaires pour assurer l'expulsion ou l'internement des Juifs étrangers résidant en territoire occupé" (p. 21). Ingrand poursuit en précisant que l'opération a été exécutée : 3.733 Juifs arrêtés par la Préfecture de Police ont été internés à Pithiviers et Beaune-la-Rolande.
"J'ai chargé M. le Préfet du Loiret de l'administration de ces camps. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de toutes nouvelles mesures qui pourraient être décidées au sujet de ces internements."
Bref, Vichy a été pleinement informé de ces mesures, qu'il a exécutés en vertu de sa propre législation.
> Page 22 :
> "Le fichier juif"
> "Pour l'opération du 14 mai 1941, les convocations furent
> établies à l'aide du fichier des Juifs. Ce fichier était
> l'exploitation du recensement des Juifs en zone occupée,
> exécuté en application de l'Ordonnance du Chef de
> l'Administraton militaire allemande du 27 septembre 1940."
Et après ? Rien n'obligeait Vichy à
"exécuter" ladite ordonnance, et Klarsfeld souligne effectivement que ce fichier a été un instrument essentiel du fichage, de la ségrégation, de la spoliation et des déportations, ce qui est précisément tout le problème (p. 22-28) -
voir mon article.
> page 28 :
> La seconde opération : 20 août 1941
> "Contrairement à ce qui s'est passé pour la rafle du 14
> mai 1941, le gouvernement de Vichy ou ses représentants
> qualifiés en zone occupée (le Préfet Ingrand ou
> l'Ambassadeur de Brinon)ne prennent pas part à la
> décision et la Préfecture ne leur demande pas de couvrir
> de leur autorité cette vaste opération anti-juive; elle
> informe simplement après coup le Préfet Ingrand du
> déroulement de la rafle et celui-ci s'en plaint à son
> Ministre de l'Intérieur, Pucheu."
L'ex-anonyme est ici imprudent : cette citation contredit ses affirmations répétées selon lesquelles Vichy n'a pas été informé du déclenchement de la rafle du 14 mai 1941...
Par ailleurs, comme le révèle le rapport d'Ingrand que ne reproduit pas l'ex-anonyme, la
"plainte" de ce dernier porte sur deux points précis : la rafle a également visé des Juifs français (pas un mot sur les Juifs étrangers, en revanche), et surtout, n'a pas été effectuée en coordination avec Vichy. Ce qui motive le mécontentement d'Ingrand n'est pas la rafle en elle-même, mais le fait que la Préfecture de Police a été informée le 18 mai, et lui-même deux jours plus tard :
"Un tel manque de liaison entre la Préfecture de Police et la Délégation du Ministre de l'Intérieur est susceptible de présenter de graves inconvénients, s'agissant surtout d'une opération d'envergure posant sur le plan gouvernemental d'importantes questions de principe." Ingrand relate ensuite sa visite aux autorités allemandes :
"J'ai souligné la nécessité d'une étroite liaison entre les services de l'Hôtel Majestic et la Délégation du Ministère de l'Intérieur pour toutes les opérations de police d'une certaine importante. J'ai demandé que les autorités de police françaises reçoivent des ordres écrits émanant de l'autorité allemande. On m'a répondu que des instructions précises seraient données en ce sens et qu'on était entièrement d'accord avec moi pour éviter que des fonctionnaires subalternes non qualifiés ne donnent directement des instructions au Préfet de Police."
En d'autres termes, Ingrand ne trouve rien à redire au sort des Juifs, se bornant à signaler que 200 intellectuels juifs ont été arrêtés, car
"considérés comme ayant une part importante de responsabilité dans la campagne de sabotage actuellement entreprise". Il ne s'oppose pas au principe même d'une rafle antisémite, mais réclame simplement, pour une meilleure coordination des services, que Vichy soit informé. Et ce qui l'embarrasse, c'est de ne pas avoir été averti rapidement par la Préfecture de Police. Le fait est qu'Ingrand se rend directement auprès des Allemands pour exprimer son mécontentement, ce qui cadre mal avec la théorie fantaisiste de l'anonyme selon laquelle l'administration française devait se considérer aux ordres de l'occupant...
L'ex-anonyme s'est abstenu de reproduire la lettre d'Ingrand au Ministre de l'Intérieur Pucheu, empêchant ainsi ses lecteurs de se faire une idée plus exacte des rapports vichysto-allemands.
Et évidemment, il s'abstient de produire la moindre citation des pages 29 à 33 : sans doute parce qu'il est question de l'internement des Juifs arrêtés par la police française, et que cette phase particulière relève de la responsabilité combinée de Vichy et des Allemands (cf. notamment le camp de Drancy, p. 32) ?
> Page 36 :
> La troisième opération : 12 décembre 1941
> "La rafle du 12 décembre s'inscrit dans une action de
> représailles consécutives à une série d'attentats
> anti-allemands que les exécutions de masse de
> Chateaubriant et de Nantes n'ont pas interrompue."
Serge Klarsfeld précisait entre parenthèses les bilans mortuaires de ces exécutions : 48 et 50 fusillés les 22 et 24 octobre 1941. Pourquoi l'ex-anonyme a-t-il supprimé cette parenthèse ?
Pire encore, l'ex-anonyme "oublie" de citer la suite :
"Soucieux de porter un coup d'arrêt à l'intensification de cette résistance essentiellement communiste, le Commandement militaire suit les conseils de l'Ambassadeur Abetz qui, soucieux de sauvegarder la collaboration franco-allemande, préconise le 7 décembre de faire porter la responsabilité exclusivement sur "des Juifs et des agents à la solde des services secrets anglo-saxons et soviétiques" (
ibid.).
En d'autres termes, cette rafle constitue une mesure de représailles spécifiquement antisémite pour, précisément, amadouer Vichy. Et Vichy n'y trouvera effectivement rien à redire.
> Page 41
> Dannecker à Paris
> "A Paris, Dannecker est dans l'attente de la solution
> finale pour les Juifs de France. Nazi fanatique,
> anti-juif exacerbé, totalement fermé à tout sentiment
> humanitaire, coléreux, sadique, se réjouissant de la
> souffrance physique et morale de ses victimes, Dannecker
> est mu par une énergie tournée vers l'action.(...)
> Conscient de l'importance de sa mission, il ne relâche
> jamais jamais sa pression pour imprimer aux évènements le
> cours souhaité par Eichmann et par lui-même."
> "Certain,plus que tout autre en France, que la volonté de
> Heydrich implique nécessairement à terme la déportation
> totale des Juifs de France, Dannecker poursuit
> obstinément et avec succès ses objectifs : la création
> d'un Office central juif, le Commissariat général aux
> Questions juives, la création d'une organisation unique
> des Juifs, l'Union générale des Israélites de France, la
> mise au point par la Préfecture de Police d'un fichier
> modèle des Juifs, la ségrégation préalable des Juifs, le
> port de l'étoile jaune, la préparation et l'organisation
> de rafles d'envergure. Simple lieutenant SS, il se sent
> investi d'une mission prioritaire et ne craint pas de
> susciter les contacts avec les responsables allemands ou
> français d'un rang bien plus élevé que le sien tels que
> l'Ambassadeur Abetz, le SS-Brigadeführer Best (futur
> sauveur des Juifs danois)(...) ou bien Knochen.(...)
> cette sinistre mission de bourreau des Juifs, à la fois
> exceptionnelle et terrifiante, qui confère naturellement
> à celui qui assume ce pouvoir de vie et de mort sur des
> masses humaines une sinistre auréole, même parmi les
> autres nazis, Dannecker la revendique avec une joie
> frénétique et compte bien sur elle pour entamer une
> ascension dans le style de celle de son collègue et ami
> Eichmann."
Cette reproduction du portrait - saisissant - de Dannecker (que même le très détraqué Darquier de Pellepoix assimilait à un malade mental) ne sert qu'à faire croire au lecteur que, selon Serge Klarsfeld, Dannecker était à l'origine de tout l'appareil de répression antisémite en France. On sait que Klarsfeld ne soutient rien de tel, et attribue à Vichy une large part d'initiative dans les mesures antisémites, outre qu'il admet que Vichy ait fait preuve de zèle vis-à-vis des...
demandes, et pas des
ordres de Dannecker.
L'ex-anonyme "oublie" ainsi de citer la suite, à savoir que selon Klarsfeld, Dannecker ne peut, de son propre aveu, déchaîner en France une brutalité qui lui est propre, car, écrit-il le 22 février 1942,
"quoiqu'une partie de la France soit occupée, il ne serait pas possible d'y agir avec les mêmes procédés et la même allure qu'en Allemagne" (p. 42). Une telle citation est peu compatible avec les assertions comparatistes frauduleuses de l'ex-anonyme, telles que
réfutées ici.
Par ailleurs, l'ex-anonyme écrit que Serge Klarsfeld ferait de Werner Best le
"futur sauveur des Juifs danois" : un tel passage est totalement absent du texte que prétend reproduire l'ex-anonyme.
Il y a là falsification caractérisée des écrits de Serge Klarsfeld, par adjonction de mots qui n'y sont pas initialement inclus. De surcroît, sur un strict plan historique, et s'il est vrai que le rôle de Best dans la "Solution finale" au Danemark reste controversé,
les sauveurs des Juifs du Danemark restent d'abord les Danois eux-mêmes !
> page 42
> "Les supérieurs de Dannecker ,surtout Knochen et
> Hagen(...) trouveront gênant et maladroit son extrêmisme
> anti-juif, d'où son élimination en juillet 1942.Ils
> chercheront pour leur part à atteindre des objectifs plus
> réalistes dans la Question juive en évitant, tant qu'ils
> le pourront, l'affrontement avec Vichy, tout en
> s'appuyant sur l'engagement de la police française." Sans
> Dannecker, véritable architecte de l'infrastructure
> anti-juive en France, jamais les Allemands n'auraient été
> en mesure, dès juillet 1942, dernière période où
> l'Allemagne a remporté de grandes victoires en Union
> soviétique et en Afrique, d'obtenir le concours des
> autorités françaises pour l'arrestation massive de
> dizaines de milliers de Juifs apatrides et étrangers en
> vue de leur déportation."
"Obtenir le concours", et non pas contraindre ! Cette citation dément là encore les assertions de l'ex-anonyme...
Sans doute l'ex-anonyme a-t-il involontairement oublié d'effacer ce morceau de phrase, car le reste de la citation est tronqué, et sans avertissement, à ce point précis :
"Dannecker néglige surtout le fait que son action a des implications importantes tant sur le Gouvernement de Vichy que sur l'opinion publique française. Les supérieurs de Dannecker, surtout Knochen et Hagen, pour lesquels la Question juive est moins prioritaire que le bon déroulement de la politique de collaboration profitable à l'effort de guerre hitlérien, ainsi que le maintien de l'ordre en France et la sécurité des forces d'occupation, trouveront gênant et maladroit son extrémisme anti-juif, d'où son élimination en juillet 1942. Ils chercheront pour leur part à atteindre des objectifs plus réalistes dans la Question juive en évitant, tant qu'ils le pourront, l'affrontement avec Vichy, tout en s'appuyant sur l'engagement de la police française."
L'ex-anonyme a ainsi éliminé un élément important expliquant l'attitude des Allemands dans leurs négociations avec Vichy s'agissant des rafles antisémites de 1942 : ils ne peuvent contraindre Vichy à les effectuer, dans la mesure où ils en ont également besoin pour administrer et exploiter la France. L'opinion publique est un autre facteur déterminant (alors que l'ex-anonyme avait
écrit l'inverse, ce qui était
faux). C'est pourquoi le rôle de Vichy est-il à leurs yeux essentiel - et le sera effectivement par la suite, malheureusement.
La restitution de la citation intégrale dément ainsi les allégations récentes et moins récentes de l'ex-anonyme. Pas de bol !
> Faut-il continuer ?
> Le chapitre 2 "La mise en route de la solution finale en
> France" ne fait que confirmer le chapitre 1 et montre à
> quel point la première déportation de Juifs de France en
> Allemagne et en Pologne du 27 mars 1942 fut une
> initiative allemande et à quel point les accords
> diplomatiques (Abetz) ou les accords règlementaires
> (Stulpnagel) passés avec Vichy, constituaient une gêne
> pour ces SS fanatiques et antisémites tels que Dannecker,
> Zeitschell ou Eichmann.
Personne ne nie que le départ du premier convoi du 27 mars 1942 pour Auschwitz a été une initiative allemande. L'ex-anonyme persiste ainsi dans sa diversion exposée plus haut, afin de camoufler ses propres bourdes.
En revanche, l'ex-anonyme commet une nouvelle falsification des écrits de Serge Klarsfeld. Contrairement à ce qu'affirme l'ex-anonyme, les accords diplomatiques ou militaires conclus par l'ambassade allemande et l'armée avec Vichy ne constituent pas un obstacle pour les
S.S., puisque ces trois instances
appuient les déportations !
Le 15 janvier 1942, notamment, le Commandant militaire en France, Von Stülpnagel, s'il déclare s'opposer à de nouvelles rafles, écrit qu'"
à titre de mesures de représailles, j'estime opportun le transfert éventuel à destination de l'Allemagne ou des territoires de l'Est d'un certain nombre de communistes et de Juifs déjà internés, dans la mesure où ce transfert est pratiquement réalisable et où il est conforme aux exigences de la Sicherheitspolizei
. Une telle mesure serait certainement d'une grande efficacité générale." C'est cité dans
Vichy-Auschwitz, p. 37. L'ex-anonyme s'est bien gardé de le signaler et prétend que Serge Klarsfeld soutient le contraire !
Le 11 mars 1942, s'agissant d'un projet de déporter 1.000 Juifs de France, l'ambassade allemande répond au Ministère nazi des Affaires étrangères :
"Pas d'objection contre l'action anti-juive projetée". C'est là encore dans
Vichy-Auschwitz, p. 45. Même page, Klarsfeld ajoute que le responsable du service "juif" aux Affaires étrangères, Rademacher, écrit à Eichmann le 20 mars 1942,
qu'il n'y a pas d'objection de la part des Affaires étrangères pour la déportation à Auschwitz de 6.000 Juifs" (p. 45-46).
Ce qui retarde cette déportation, souligne Klarsfeld, ce sont surtout les difficultés de transport (p. 44 et 46-47). Mais les Allemands, aussi bien les
S.S. que l'armée ou les Affaires Etrangères, se doutent bien que Vichy ne posera aucun problème. Le 28 février 1942, le diplomate Zeitschel précise que le consul allemand à Vichy, Krug Von Nida, croyait que
"le Gouvernement français serait disposé à faire les concessions les plus larges dans la Question juive, si on lui faisait des propositions complètes et claires" (Klarsfeld, p. 43). Il suffirait de faire déporter 1.000 à 1.500 Juifs par mois :
"Le Gouvernement français serait heureux, poursuivait le Consul
, d'être débarrassé des Juifs d'une manière quelconque, sans faire trop de bruit" (Klarsfeld, p. 44). Là encore, des citations que ne pouvait se permettre de produire l'ex-anonyme...
> On peut lire par exemple page 46:
> " On ne trouve aucune trace de consultation des Autorités
> françaises par les Autorités allemandes. Sans doute
> pareille démarche a-t-elle été jugée inutile, parce que
> dangereuse en cas de réticence ou de refus. Dannecker a
> préféré aller de l'avant et son audace a été justifiée,
> car on ne trouve pas non plus trace d'une quelconque
> protestation à l'échelon gouvernemental français contre
> la déportation des 6000 juifs, parmi lesquels se
> trouvaient pourtant environ 1200 à 1300 Français."
Cette citation contredit encore les allégations de l'ex-anonyme : l'absence de protestation/sabotage vichyste prouve bien que Vichy n'a pas désapprouvé une telle initiative allemande. Dannecker l'avait prévu dans ses calculs, car il n'ignorait pas la position adoptée par l'Etat français en la matière, grâce aux rapports du consul allemand à Vichy, Krug Von Nida (cf.
supra et Klarsfeld, p. 43-44) : Vichy ne s'opposerait pas aux déportations.
Mais finissons-en avec l'ex-anonyme.
"Il me semble que la cause est entendue", écrit-il, ajoutant :
"Quand l'avocat de la partie civile contre l'Etat français, reconnait lui-même si entièrement et si fréquemment que ce régime de Vichy ne prit aucune initiative dans la persécution des Juifs de France mais qu'au contraire il constitua une gêne pour les fanatiques antisémites à l'affut de toute occasion de perpétrer leurs crimes, il faut bien conclure que ce régime non seulement ne fut pas coupable mais encore qu'il fut hautement louable. Léon Poliakov a dit la vérité."
Outre que l'ex-anonyme
falsifie une fois de plus les propos de l'historien Léon Poliakov, l'on a pu voir que sa conclusion s'agissant de Serge Klarsfeld reposait sur une forme identique de manipulation : c'est à coup de phrases isolées de leur contexte, de citations tronquées, de falsifications de texte, que l'ex-anonyme permet de dénaturer grossièrement les écrits de cet historien, qui soutient l'exact contraire de ce que professe l'ex-anonyme, preuves à l'appui.
L'ex-anonyme est si incapable de contester cet historien et ses écrits qu'il en est venu à manipuler des citations.
Mais qu'attendre, de la part d'un individu qui
nié l'authenticité du Journal d'Anne Frank,
attribue à des historiens des propos qu'ils ne tiennent pas, déforme sciemment les propos de ses contradicteurs (
exemple), et
soutient une "argumentation" contradictoire ?