Allons donc ! Comme si la défaite avait les mêmes conséquences pour l'Angleterre qui est une ile et pour la France qui est le cap d'un continent !
Comme si l'on pouvait savoir si l'Angleterre ne ferait pas la paix avec Hitler !
Comme si l'on savait d'avance que Hitler attaquerait l'URSS, son alliée, en 1941, un an après, jour pour jour !
Et que le Japon attaquerait l'Amérique cinq mois plus tard !
Ou qu'un progrès décisif dans les techniques d'armement (la bombe A, par exemple) ne rendrait pas Hitler invincible !
A-t-on le droit de reprocher à un dirigeant politique de n'avoir pas le don d'Adèle ?
Ou bien, au contraire, l'honneur de l'historien ne consiste-t-il pas à situer la décision politique dans le hic et nunc avant d'en effectuer l'évaluation ?
Ou, ce qui revient au même, d'effectuer cette évaluation, en ne déviant pas d'un seul pas de ce hic et nunc ? |