Bonsoir,
En première lecture du livre de L. Joly, les pages où l'historien fait mention aux dépêches diplomatiques de l'ambassadeur de France en Roumanie, n'avaient pas attiré mon attention.
A de nombreuses reprises Jacques Truelle, l'ambassadeur de France, alerte le Ministère des Affaires étrangères sur les massacres de Juifs dans les territoires soviétiques occupés par la Roumanie.
Le 6 août 1941 :
Selon les témoignages les plus sûrs, 6.000 Juifs Israélites au minimum furent jetés en masse dans des charrettes tandis qu'ils n'étaient que blessés et certains d'entre eux auraient été enterrés vivants.
Deux mois plus tard :
Israélites de Bucovine Bessarabie y compris vieillards et enfants viennent d'être déportés dans des conditions les plus inhumaines et envoyés en quelques heures à marche forcée vers des destinations inconnues au delà du Bug. Il s'agit d'un projet que le Gouvernement Roumain nourrit depuis quelque temps habilement encouragé par les Allemands et qui tend à l'extermination des Israélites de ces régions.
Le 10 novembre 1941 :
Jusqu'à présent et même à Jassy l'été dernier, on pouvait croire que les persécutions étaient dues à des initiatives de quelques militaires isolés ou de tyranneaux locaux. Aujourd'hui il n'y a plus de doute qu'on est en présence d'un plan systématique d'extermination conçu depuis déjà quelque temps.
Les 6 août, 28 octobre et 10 novembre 1941, des lettres similaires sont adressées directement à Darlan puis à Laval.
Le 17 août 1942 :
Quand aux déportations en Transnistrie, elles aboutissent à la suppression pure et simple des Juifs qui s'y trouvaient dans de telles conditions que peu parviennent à survivre.
Des notes tout aussi alarmantes, notamment celle de l'attaché militaire français en Bulgarie, étaient envoyées à Vichy.
Faut-il croire que ces dépêches ne soient pas parvenues à leurs destinataires ?
Bien cordialement,
Francis.