Vous avez raison. Je m’étais fié à un document rapporté selon Albert Guerisse mais il faut lire R.D.Foot, page 573 :
« Un matin de juillet 1944, Vera Leigh, Diana Rowden, Andrée Borrel et Sonia Olschanesky furent transférées dans le camp de concentration du Struthof (Natzweiler) en Alsace. Stonehouse, de la section F, et Guérisse, de la filière PAT, les virent arriver ce soir-là, et Guérisse reconnut Andrée Borrel, qui avait travaillé un temps avec lui. Il avait déjà réussi à entrer en communication avec elles lorsque, beaucoup plus tôt que d'habitude, tous les détenus reçurent l'ordre de retourner dans leurs baraques. Peu après, les quatre furent emmenées au crématoire, chacune reçut une injection mortelle et on les mit directement dans le four .
Les quatre autres, Noor Inayat Khan, Yolande Beekman, Éliane Plewman et Madeleine Damerment, ignoraient le sort fait à leurs compagnes. Les trois dernières ignoraient également que Noor Inayat se trouvait dans leur voisinage jusqu'à ce qu'on la leur amène, le 11 septembre. Les instructions les concernant étaient parvenues à Karlsruhe, revêtues de la signature de Kaltenbrunner. On leur dit le soir même qu'elles devaient se tenir prêtes à partir le lendemain. Un véhicule de Gmeiner vint en effet les chercher pour les mener à la gare, et elles firent un agréable voyage en train qui dura toute la journée, bavardant en anglais et admirant le paysage de Souabe sous le soleil. Vers minuit, elles arrivèrent à une gare proche de Munich et furent conduites à pied jusqu'à un camp inconnu : c'était Dachau. On les plaça pour la nuit dans de petites cellules séparées. Tôt le matin, elles furent amenées ensemble sur un espace sablé, et on leur dit de s'agenouiller le long d'un mur. Elles virent d'anciennes taches de sang dans le sable et comprirent ce qui les attendait. Elles s'agenouillèrent en se tenant par la main deux par deux, et un SS s'approcha d'elles par derrière et leur tira à chacune, soigneusement, une balle dans la nuque. » |