Lettre d'information du site
n° 53
Chers abonnés,
Le nouvel éditorial est enfin arrivé
Il présente mes toutes dernières réflexions, inspirées par le vent pascal des Canaries, sur Mers el-Kébir et les quelque sept décennies d'analyses, le plus souvent à courte vue, des responsabilités de ce meurtre, avec aujourd'hui la menace sérieuse d'une réconciliation a minima en 2010, aux dépens de Winston Churchill. Ce serait une manière comme une autre de banaliser le séisme nazi, en se voilant la face devant les remèdes chirurgicaux qu'imposait en ce début d'été 1940 le retard à l'allumage de la planète depuis 1933.
Le destin posthume du général de Gaulle est plus que jamais lié à celui de son supporter britannique de la première heure. Témoin l'inconscience de Catherine Colonna qui, non contente d'accepter de Bernard Kouchner une responsabilité qui ne lui revient pas, s'imagine pouvoir clore le dossier des manipulations franco-anglaises à l'occasion du classement de l'Appel du 18 juin au patrimoine mondial par un sec billet, négateur d'évidence. D'où un nouvel article, montrant que la certification dans le dossier de candidature, par le manuscrit en possession de la famille de Gaulle, du texte connu de l'appel (dans le dossier présenté à l'Unesco par la France et le Royaume-Uni en 2004), n'aboutit qu'à ajouter une sixième version aux cinq déjà inventoriées dans mon livre !
Pour achever de démontrer l'utilité du travail historique, le silence symptomatique entourant mon dernier livre « Qui a tué Georges Mandel ? » a été explicité par l'une des rares critiques, celle du journal « Le patriote résistant », de la FNDIRP. J'aurais tout bonnement tort de ruiner le préjugé (dépourvu du moindre fondement) suivant lequel « Mandel a été assassiné par la Milice pour venger Philippe Henriot », parce que cela compliquerait, dans un étalage indu de « subtilité », l'image de la Milice comme celle du régime de Vichy. La principale association de déportés déclarerait-elle la guerre à l'histoire, ou ne s'agit-il que d'une lubie de son critique littéraire ? Il importerait qu'elle se penche sur la question.
Le livre de Mietek Pemper "La route vers la liberté", sur "la véritable histoire de la liste de Schindler", a été finalement mis en vente le 8 avril. Rien ne peut mieux démontrer l'utilité de la coopération entre les résistants et les historiens :
Les dernières discussions sur le forum du site,
prenant pour objet la légitimité de Vichy, m'ont amené à mettre en ligne ma traduction de la conversation de Montoire
tant l'offre d'une collaboration militaire en Afrique, faite par Pétain au conquérant qui le tient et se joue de lui, reste fâcheusement ignorée. Elle n'est d'ailleurs pas sans lien avec Mers el-Kébir puisque l'attitude de Darlan, creusant le même sillon jusqu'au début de 1942 (rappel du texte récemment mis en ligne à ce sujet :
), justifie a posteriori les précautions churchilliennes concernant la flotte française. Les navires auraient sans doute été sabordés si l'Allemagne avait prétendu s'en emparer par la force, mais, d'une part, elle n'était pas si bête, et d'autre part Vichy lui-même s'est empressé d'offrir des services qui auraient créé un risque permanent de combats entre la Royal Navy et les navires vichystes, servis par des équipages français. Il ne dépendait décidément pas de la prétendue capitale sise au bord de l'Allier que ses navires fussent ou non utilisés contre la Grande-Bretagne, et les précautions prises à cet égard relevaient purement et simplement de l'état de guerre entre Berlin et Londres -les seuls critiques cohérents de l'action britannique étant ceux qui déplorent cet état de guerre lui-même, dont l'espèce ne semble pas en voie d'extinction.
L'un de mes éditeurs, Patrick Robin, a cessé son activité et c'est une nouvelle doublement fâcheuse pour la connaissance du nazisme :
-cela renvoie dans les limbes, d'une part, le beau travail de David Gardner sur William Patrick Hitler, que j'ai traduit en 2006 et qui offre d'incontournables précisions sur sa cousine germaine Geli Raubal
ainsi que sur la crédible hypothèse d'un séjour de Hitler à Liverpool en 1912
Je mets donc en ligne ces pages, ainsi que la postface :
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-la disparition de l'éditeur laisse aussi en plan le projet d'une édition complète du journal de Félix Kersten, amorcé en 2006 par une nouvelle publication partielle, faisant suite aux extraits publiés au lendemain de la guerre par le médecin de Himmler lui-même, et au célèbre récit de Joseph Kessel « Les mains du miracle » (1961). J'avais préfacé l'ouvrage de 2006, avec un coup de main d'Edouard Husson, et je mets ce texte en ligne :
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J'espère que cette nouvelle livraison aidera à développer la coopération plus que jamais nécessaire des historiens, et leur dialogue non moins précieux avec les amateurs passionnés.
PS.- La société SFR s'obstine toujours à bloquer le fonctionnement normal de l'adresse fdelpla@club-internet.fr. Je ne suis donc joignable, à l'heure qu'il est, que par francoisdelpla@sfr.fr .
Si la lettre s'affiche mal, vous pouvez la retrouver sur le site :