Cher 13e DBLE
En général j'aime bien le contenu de vos messages faisant preuve d'une culture blindé aussi vaste que variée;
Ne m'en veuillez pas si je vous accroche sur quelque points de détail.
Vous avez dit:
Même dans le prétendument meilleur char du monde (le T 34-76), ils n'iront pas bien loin... déjà parce que leur char a 50 % de chance de tomber en panne dans les 100 prichains kilomètres, et ensuite parce que les optiques montées sur les tourelles des tanks soviétiques sont si mauvaises qu'il vaut mieux qu'ils n'arrivent pas jusqu'à l'ennemi.
La fiabilité d'un char se mesure en MTTF et MTBR. Le T-34 avait certes ses maladies de jeunesse, je ne crois pas que sa fiabilité eut été plus mauvaise que celles de Panzers de tout genre, surtoût les premiers Panther, Tigres ou autres KV-1, ou le problème était nettement plus grave. Le KV-1, contrairement au T-34 avait été lancé en production directement après sa participation symbolique à la guerre d'hiver sans subir d'essais d'état. D'ou le tragicomique de la situation.
L'efficacité relative des engins allemands provient essentiellement de ce qu'ils avaient en soutien des munitions, de l'essence... et des pièces détachées.
La qualité optique se mesure en limpidité du verre et en qualité d'usinage qui provoquent l'atténuation lumineuse et des pertes de résolution.
Si vous avez des chiffres concernant les chars russes, je veu bien. Il faut vraiement que l'optique soit horrible pour empècher de viser à 500-1000m de distance ce qui était déjà pas mal pour des chars de la deuxième GM.
Surtout quand vous savez que le pilotage des chars lourds (type KV-1 ou 2) était si "physique" qu'un conducteur s'épuisait complètement au bout de quelques heures de conduite à peser de tout son poids sur les commandes de
Ca se mesure en Kgf ou en newton, vous avez les mesures par rapport aux chars allemands/français? Enfin, pour le peu de Km que pouvait parcourir un KV-1 début de série, avouez que ce n'est pas très génant...
Pour finir, un rapide coup d'oeil sur la carte nous montre un placement purement défensif, avec un échelonnement ne profondeur des unités soviétique dans les districts frontaliers et très loin en arrière.
Bof, un placement défensif demande qualque lignes de défense quand - même, comme sur la LOG, devant Moscou, à Koursk.
(surtout après les piètres performances contre la Finlande).
Il n'est vraiment pas évident qu'une autre armée eut fait mieux dans les circonstances. Imaginez la Heer attaquer la ligne Maginot au milieu des marais du Prypiat par -40°, -50°C.
Et c'est l'erreur, les meilleurs performances des tanks soviétiques de 41 furent arrêtés, voire enterrés...
Ils ne furent pas et dans leur immense majorité détruits pour autant par la Heer... Il faut au moins du 50 long pour stopper un T-34 et du 88 pour le KV-1.
J'ai parlé d'une incapacité au combat "mobile"...
Sans essence, ça se comprend
Donc difficile d'envisager un déferlement sur l'Ouest en 41 ou en 42...
Exact, mais il est mieux de souligner la Bûche dans l'oeuil des BT-5/7 et autres T-26.
Or figurez vous que l'URSS, comme la Russie Tsariste à toujours été un grand pays pauvre, vivant que de paliatifs et d'expédients.
Aussi faut-il rappeller que les BT-2 et 5 utilisait des moteurs Liberty américains de 400 cv de la grande guerre ayant déjà servi ou des M-5 soviétiques (Liberty sous licence) ayant au préalable épuisé leur potentiel dans l'aviation! Une décision catastrophique, même si les conséquence d'une panne sur un véhicule ont moins de conséquence que sur un aéronef.
Idem, le BT-7 fut motorisé par des M-17 usés par leur emploi dans l'aviation. Il y eut presque pas de M-17T, neufs.
Enfin avec leurs V-2 diesel les BT-7M eurent vraiment à essuyer les plâtres.
Même neufs, ces engins n'auraient pu aller bien loin de toute manière.
Suvorov de mémoire (corrigez-moi si je me trompe) tire des conséquences que j'estime pas justifiée (mais ce n'est que mon opinion) sur la présence de roues en caoutchouc sous les chenilles des BT et autres T-34... ce serait pour faciliter la circulation sur les autobahn allemandes !
Comme Toto, vous avez (parfois)l'air de la chanson, pas les paroles!
La spécificité du BT et de son successeur A-20 c'était le double propulseur Roues/chenilles et la "Guitare" boite à double engrenages epicycloîdaux en miroir ultra-complexe permettant de transmettre le mouvement soit au roues, une fois la chenille déposée sur le garde boues, soit au barbotin. En URSS les autoroutes ne sont apparues que dans les années 60, quel intérêt de garder ce système, d'autant plus qu'il limitait la masse donc la protection de l'engin en raison de la pression exercée sur les pneus (bandages)?
Cela m'avait choqué à l'époque d'imaginer les bureaux d'études soviétiques travailler à la conception d'un matériel et modifier ce matériel (en utilisant des ressources stratégiques très demandées) pour une hypothèse si hypothètique en 1939 ou 40... Surtout sans laisser de traces puisqu'on n'a rien là-dessus dans les archives soviétiques...
J'avoue ne pas avoir suivi. En 1940 les BE soviétiques planchaient sur:
1) un char léger amphibie de 5T/ canon 23mm
2) un char d'accompagnement principal 13- 18t/c 57-76
3) un char moyen 25-30t/ c 57long-76
4) un char lourd 45-55t/c 76-85 ou obusier 122
5) un char ultra lourd 65-75t
Vous aurez reconnu les 3 et 4 sans problème.
Maintenant, je répète que la question reste ouverte et que je ne livre que mon opinion sur la question : chacun est libre de se faire la sienne... Mes interventions n'avaient donc pas pour objet de faire "votre procès" mais de participer à un débat qui reste ouvert.
J'avoue n'avoir aucune opinion à ce sujet, les archives russes comme beaucoup d'autres découvertes posent plus de questions qu'elles n'en résolvent.
Je n'ai pas l'envie de faire le procès de quiconque, mais j'eussent préféré que votre argumentaire eut-été davantage justifié, techniquement parlant.
Salud, dineros e amor!
MOSCA |