et qu'on n'aille surtout pas faire une "déclaration" hypocritement réparatrice, comme le propose Jean-Jacques Becker.
Mais je te ferai remarquer que ce collègue a quelque peu évolué. Il n'y a pas bien longtemps qu'il défend une telle position. Il y est amené, en reculant, par les foisonnantes études des vingt dernières années sur le vécu des combattants, auxquelles il a lui-même grandement contribué.
Lisons ce qu'il écrivait encore en 1988 :
Les mutineries sont attribuées à la "fatigue des soldats", c'est du moins le titre du passage !
Or quand tu dis, David, que le temps avait fait son oeuvre depuis 1914, on pourrait penser que tu te rallies à ce point de vue. Mais n'avait-il pas fait son oeuvre dans un autre sens, en donnant aux combattants, pour leur plus grand bien et celui de leur pays, une expérience qui les mettait mieux à même de diagnostiquer avec sûreté la nocivité indubitablement absolue d'un ordre ?