<< l'exécution de prisonniers anglais et français dés Mai 1940. >>
Le mot "exécution" est employé constamment, de nos jours, sous l'influence des journalistes (incompétents par définition), qui l'emploient même quand un autre journaliste, un confrère, un alter ego, souvent de leur propre pays, voire de leur propre rédaction, est assassiné par des terroristes ou quelque dictateur bouffi, ou menacé de l'être.
N'étant pas juriste, je n'ose pas être trop péremptoire, mais il semble bien (après vérification dans un dictionnaire non juridique mais généralement très bon, le petit Robert) que, pour parler d'une mise à mort, "exécution" ne puisse s'employer (correctement) qu'après un jugement prononcé par un tribunal régulier, légal et reconnu (évidemment pas par quelques tueurs plus ou moins fanatiques et plus ou moins abrutis) et, en général, après appel, etc. (épuisement de tous les recours légaux).
Si je me trompe, dites-le-moi, mais je n'aime pas du tout qu'on parle de "l'exécution" de soldats en uniforme faits prisonniers dans une guerre en bonne et due forme, comme en 1940. D'après moi, il s'agit d'assassinats inadmissibles et il faut bien dire que les Allemands n'ont jamais eu besoin d'être nazis, ni même de prétextes, pour commettre très souvent ce genre de crimes, car ce sont des crimes. Sans aucun doute, toutes les armées du monde en ont commis, y compris l'armée française, mais le nombre de cas et les circonstances doivent être pris en compte pour porter un jugement. Après tout ce qui s'était passé en France de 1940 à 1944, assassiner des soldats ou des civils allemands était encore un crime inadmissible, et donc à rejeter, mais, moralement, il y a tout de même une différence entre la soldatesque teutonne qui tue à tout-va alors même qu'elle est en train de gagner ("raison de plus pour faire tout de qu'on veut, qui pourra venir se plaindre?") et n'a aucun prétexte valable, et des soldats ou résistants de tous pays (Pologne, Ukraine, Russie, Norvège, France, Italie, Grèce, etc.), assoiffés de vengeance et ivres de fureur après des années d'occupation et de crimes allemands (le nazisme n'a ajouté qu'une théorie ridicule "justifiant" l'extermination des "races" dites "inférieures", comme les Slaves, mais il n'a jamais inventé les crimes commis contre les civils et les soldats prisonniers).
Plutôt que "d'exécution de prisonniers", ne pourrions-nous pas parler plutôt d'assassinat de prisonniers? |