Cette jouissance n'est pas partagée par tous, et tous ne le font pas d'une manière spécifique qui est pointée par cet auteur.
La torture, les atrocités et exactions ont toujours été présents (malheureusement) dans l'Histoire.
Mais cette volonté de mise en scène, cette allégresse sincère lors des mises à mort (cf les concours de photos des Sonder-Kommandos)...
Et partant du constat de l'existence d'une spécificité indépendante de l'idéologie (déjà présente dans les Freikorps de 19), L'auteur allemand va analyser les écrits et le verbe de ces hommes, et se rendre que leur rire pendant la torture n'a rien à voir avec le rire déculpabilisant ou dédramatisant... Il s'agit d'une véritable et profonde jouissance en ce que le "mâle-soldat" (ou "homme fasciste" chez Littell) reconstruit une réalité conforme à sa psyché en imposant la mort à l'Autre. Il comble ainsi un manque intérieur...
C'est comme ça que je vois les choses après avoir lu et relu les textes en question (et notamment la postface).
Tout tortionnaire n'est pas nécessairement en train de jouir de la douleur qu'il inflige. Tout meurtrier n'a pas nécessairement besoin de se mettre en scène et de ressentir un accomplissement en logeant une balle dans la nuque à l'Autre (y compris les femmes et enfants).
Cela n'excuse rien, mais cela éclaire beaucoup (notamment les liens entre les nazis et fascistes et l'eau ou la Mer... cela m'a toujours surpris de voir à quel point les régimes totalitaires furent "impuissants" sur Mer...).
Avant de me faire lyncher publiquement, je précise qu'il s'agit d'UNE explication parmi d'autres... Mais elle est originale et intéressante.
Bonne lecture David !
CM |