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Edition du 09 mars 2008 à 12h20

Service secret / Georges A. GROUSSARD

 

A propos de l'agent Moog et des réseaux Groussard : de René CLAUDE le dimanche 09 mars 2008 à 12h13

En relisant Présumé Jean Moulin de J. Baynac, j'ai retrouvé le passage où le chercheur fait l'historique de l'opération Jura dont certains protagonistes seront liés, directement ou non, à la chute de Jean Moulin. Où l'on constate que Moog était un très bon agent de pénétration mais qu'il fut sérieusement aidé par l'amateurisme et le manque de curiosité de certains membres des réseaux Groussard, Devigny, entre autres et par la trahison.

Qui est Robert Moog au début de l'affaire fin janvier 1943 ? Suivons J. Baynac :
Vraisemblablement né dans le XIVe arrondissement parisien, ex-élève d'une école allemande d'espionnage, marié en 1936, se faisant passer pour un réfugié alsacien, c'est une homme de vingt-huit ans, séduisant, rusé et entreprenant. Il a quitté son emploi de chauffeur à la commission toulousaine d'armistice pour entrer comme chef d'équipe à la Poudrerie nationale de Toulouse, le 25 janvier 1943. Début mars, il trouve le contact avec la branche locale d'un réseau qui nourrit justement le projet de saboter une poudrerie (...). Le réseau croit avoir trouvé en la personne de Moog un technicien disposé à l'aider.L'affaire Jura commence. Le réseau dans lequel s'est introduit Moog est l'un de ceux dirigés depuis Genève par le colonel Groussard pour le compte de Dansey et de l'IS. Son chef à Toulouse est le lieutenant François Hitter (...). Courant mars, Hitter se rend à Lyon avec Moog. Avenue de Saxe, chez le capitaine Robert Nollet, lui aussi membre du réseau Groussard, Hitter présente Moog à leur chef direct, le lieutenant André Devigny. (... ) Après une seconde visite à Lyon, Moog sait tout ce qu'il faut savoir : l'adresse de Nollet, celle de la boîte aux lettres du réseau (...), l'identité du grand chef Groussard, la relation avec l'IS, et il n'a aucune raison de s'inquiéter. Il a si bien inspiré confiance que l'agent K 30 qu'il est à l'Abwehr a non seulement été aussitôt immatriculé chez Groussard comme agent N° 37, mais que Londres a sans hésité donné à Hitter, et donc à lui, le moyen de contacter le réseau SOE/F de Toulouse.
L'agent K 30 mène si bien son double jeu en faveur de l'occupant que Londres donnera l'ordre de saboter la poudrerie de Bergerac en suivant ses conseils ! Dès lors, l'Abwehr peut agir : Hitter est arrêté à Paris où il a été attiré par Moog qui retourne à Toulouse pour arrêter les membres du réseaux.

Moog retourne à Lyon le 15 avril 1943. Retrouvons J. Baynac sur les pas de l'agent K 30 :
Le 15 avril, il va tout simplement au domicile de Nollet et l'y arrête. Le même jour, il installe une souricière dans la blanchisserie de la rue Béchevelin qui sert de boîte aux lettres du réseau. Sa première victime est le capitaine Bulard, chef AS de Lyon, qui, ayant réussi à s'enfuir, est aussitôt abattu par Moog, sous les yeux de Klaus Barbie, le chef de la section IV du SD lyonnais. Mettant à profit ce meurtre pour usurper l'identité de sa victime, Moog maintient la souricière. Le 16 avril, une jeune femme se présente. Edmée Delétraz arrive d'Annemasse et vient voir sa sœur, hospitalisée à Lyon pour cause de cancer mortel. Trouvée porteuse d'un message pour Bulard, Delétraz est arrêtée. Moog vient de réussir un nouveau coup de maître. Sa prisonnière est un des tout premiers agents du consul anglais à Genève, Victor Farrel, lui-même principal agent de Dansey en Suisse, qui l'a mis en relation avec Groussard pour le compte duquel elle fait depuis la liaison avec la branche du réseau du 2e Bureau, le réseau Serge, Devigny ajoutant à cet état de service déjà exagérément chargé le réseau de policiers résistants Ajax. Après une seule nuit de détention et sans avoir été malmenée, elle accepte l'offre de Moog de collaborer. Sur ce, elle rentre par le train à Annemase, le 17 avril. A son arrivée, Devigny est sur le quai de la gare. Elle aurait, racontera-t-elle, voulu le prévenir du danger, mais Moog surgit, comme par hasard. Devigny, un peu surpris de rencontrer celui qui croit être son nouveau camarade de réseau, sent aussitôt ses mains fermement empoingées par le soi-disant ami. Ceinturé par d'autres hommes, il est embarqué dans une voiture garée à proximité.
Klaus Barbie a personnellement dirigé l'arrestation de Devigny. Quatre des principaux acteurs de la future affaire de Caluire viennent de réussir leur première affaire commune. Delétraz, qui n'a guère tardé à succomber aux charmes de Bpbby (note : un des pseudonymes de Moog), prêtera main forte à d'autres arrestations. Le 28 mai, sur la base d'un renseignement de Multon, elle piégera Berty Albrecht. Le 8 juin, Moog, désormais installé à Lyon, où il loge 4, rue des Noyers, arrêtera René Hardy sur un vague soupçon de Multon avant d'aller le lendemain capturer Delestraint à Paris. Le 21 juin, Delétraz et Moog (mais pas Multon) seront mêlés à l'arrestation de Moulin par Klaus Barbie.


(p.635-638)

Ces extraits sont peut-être un peu longs, mais je trouve qu'ils résument l'état des connaissances à ce jour sur l'action de certains des protagonistes impliqués dans la chute de Jean Moulin. Depuis leur parution en 2006, ils n'ont pas été remis en cause, je veux dire sérieusement, par d'autres chercheurs compétents.
Bien cordialement.

RC

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