Aucun document ni témoignage n'évoque, de la part de Churchill, un tel mobile. A ma connaissance, le Premier ministre n'a jamais prononcé une telle phrase, et à supposer qu'il l'ait fait, elle ne correspond pas à la réalité.
Coventry a eu lieu cinq ans auparavant, et si le raid allemand a sans doute eu pour effet de briser les dernières réticences de Churchill à user en retour du bombardement stratégique, si tant est que ces réticences aient existé fin 1940, il se trouve qu'entre-temps les Alliés ont détruit un grand nombre de villes allemandes.
Il convient de souligner ce fait essentiel : dans les plans alliés, Dresde n'est qu'un objectif militaire parmi d'autres, au même titre que Berlin et Chemnitz, au service d'une stratégie de soutien à l'avance de l'Armée rouge. Il s'agit surtout de paralyser l'arrière de l'Ostheer, en détruisant les points névralgiques de ses lignes de communications d'Allemagne orientale, quitte à y ajouter une masse supplémentaire de réfugiés qui accentueront le chaos. |