Bonjour,
L’un des membres qui de ce forum qui estime que la mort de Himmler ne recèle aucun mystère et que donc il convient prestement de ne plus en parler, cite pour étayer sa thèse l’excellent livre “Histoire de la Gestapo” de M. Jacques Delarue.
Il se trouve que j’ai ce livre, lu il y a fort longtemps, et que je viens de le relire par curiosité. Le résultat est très intéressant quand à la validité des arguments avancés contre toute tentative d’essayer de percer le mystère Himmler.
Ce récit est riche, M. Delarue, ancien résistant, ayant été entre 1945 et 1952 membre de l’équipe de policiers chargés des enquêtes dans le cadre des procès intentés en France au anciens de la Gestapo. Donc un auteur respectable et qu’il est difficile de critiquer. Mais il n’en demeure pas moins que cet ouvrage a été publié chez Fayard en 1962 et que, à la lumière des recherches faites depuis et des progrès qui ont été accomplis, le seul reproche que l’on pourrait faire à l’auteur serait de ne pas avoir disposé de boule de cristal à la fin des années 50…
Un exemple, entre autres : S’il perçoit parfaitement que la Nuit des Longs Couteaux déborde largement de la simple élimination de cadres SA pour démarrer la mise au pas de l’armée et des circuits conservateurs, M. Delarue en reste a la thèse d’un Hitler hésitant, tiraillé entre son amitié pour Roehm et les manœuvres du tandem Himmler-Goering. Il exagère également la réalité du risque «révolutionnaire » que présentait la SA à l’époque. Nous ne lui en voudrons pas, ce genre d’erreur qui n’en est pas une au moment de la publication est le lot de tous les défricheurs, le très bon «Histoire du troisième Reich » de William Schirer, publié chez Stock en 1966, présentant le même profil.
Mais revenons-en à notre mouton noir, à savoir Himmler. Qu’en dit M. Delarue ? Il en dit ce qu’en dit Murphy et ne parle pas de Selvester, et pour cause ! Les archives britanniques «officielles» ne recèlent pas le rapport de Selvester et il faut attendre 1963 pour que 2 journalistes-historiens britanniques, Manvell et Fraenkel, se plongent dans l’affaire et obtiennent non pas le rapport d’époque (Toujours enterrés de nos jours, à ma connaissance) mais une interview du capitaine Selvester, ce dernier étant dûment surveillé par le War Office…
Embrayant donc sans complexe, ce membre de ce forum n’hésite pas écrire :
« La vérité, ainsi que l'établit le témoignage du colonel Murphy (confirmé par l'historien Jacques Delarue) »
Puis, confronté à une discussion sur la résistance mécanique, ou l’absence de résistance, des capsules de cyanures procurées aux nazis, il n’hésite pas a recommencer :
«Les chefs nazis portaient une capsule de cyanure, parfaitement étanche, dissimulée dans la bouche. Il fallait la broyer pour que le poison agisse. Si elle était avalée accidentellement, la capsule résistait aux acides de la digestion et ne produisait aucun effet" (Jacques Delarue, Histoire de la Gestapo, Fayard, 1963, p. 443) »
Etanche, chimiquement résistante, certes, mais le débat d’origine consistait a se demander si Himmler pouvait avoir mangé de grand appétit sous les yeux attentifs de Selvester des sandwiches DURS sans avoir cassé l’ampoule que, selon certains, il conserve cachée dans sa bouche pendant des heures.
Pour faire un parallèle un peu humoristique, la canette de bière que j’ai devant moi peut passer des heures dans l’eau et/ou divers liquides genre acides gastriques sans dommages mais si je lui donne un bon coup de marteau, elle éclate, non ? |