Merci de votre intérêt ! C'est une question complexe, et je mme garderais de conclusions trop définitives. Je ne crois cependant pas qu'on puisse ramener de telles transgressions (évidemment vécues comme telles: il y a des interdits coutumiers en la matière en Asie comme en Europe) à des gestes "instinctifs". Moins encore quand, raffinement supérieur, la victime est dévorée partiellement de son vivant, et/ou en présence de proches...
Deux certitudes un peu contradictoires:
-la chose reste rare, et JAMAIS systématisée ou autorisée par une autorité de niveau supérieur;
-le cannibalisme de vengeance est repérable en de nombreux points de l'Asie orientale (au minimum: Japon, Chine, Cambodge), rien qu'au 20ème siècle.
Il semble y avoir une corrélation particulière avec certaines cultures d'Asie du SE (stricto sensu), au minimum thaie (cannibalisme du Guangxi pendant la révolution culturelle chinoise) et mon-khmère (cannibalisme du Cambodge, certainement le cas la plus massif, venant de l'ENSEMBLE des protagonsites des années 70). Cela semble en partie associé aux croyances fréquentes en Asie du SE quant aux vertus prophylactiques ou curatives de la consommation de foie humain...
Je ne crois pas que le cannibalisme de vengeance ait une importance comparable au Japon (mais je ne connais pas assez le Japon ancien), et il ne fut pratiqué pendant la guerre que dans des circonstances exceptionnelles -aucune trace au Japon lui-même. Risquons une hypothèse, peut-être osée: une corrélation avec la sexualité SM, probablement plus développée (et moins inhibée) au Japon que partout ailleurs. La fameuse histoire du "Japonais cannibale" de Paris, revenu dans son pays en quasi-star, en serait un indice.
A votre disposition pour d'autres discussions,
JL Margolin |