Bonjour Francis
Oui, si la Perfide Albion n'avait pas lachement attaqué la flotte française à Mers-el Kébir, notre belle Marine aurait bien entendu continué le combat. C'est en tout cas ce qu'ont affirmé les amiraux après 45 pour justifier leur attitude sous le régime de Vichy.
En réalité il y a bien, fin juin 1940, des velleités de poursuivre le combat parmi certains chefs de la flotte (Godfroy, Decoux, de Carpentier, Esteva). Leurs propos rappellent presque ceux du général de Gaulle. Or ces amiraux se sont finalement pliés aux ordres de Darlan sur la nécessité d'accepter l'armistice. L'esprit de discipline l'a emporté sur l'esprit de résistance.
Chez les officiers, une partie d'entre eux adhère dès l'été 1940 au programme de Vichy. Selon eux, il faut refaire la France avant de songer à la libérer. Leur idéal, c'est une France débarrassée de la République, du communisme, de l'héritage du Front populaire (voire de la Révolution de 1789). Il y aussi de leur part le sentiment (illusoire) que Pétain pourra éviter une "polonisation" du pays, ainsi qu'une mauvaise appréciation des intentions d'Hitler.
La Marine, enfin, est sortie du désastre de mai-juin 1940 quasiment indemne. Ne se sentant pas responsables de la défaite, les Marins estiment qu'il est de leur devoir de relever le pays. Même si cela signifie qu'il faille collaborer avec l'Allemagne nazie.
Cordialement
Igor |