Etienne Schlumberger raconte comment il a rejoint Londres en juin 1940 et pourquoi il s'est engagé dans les Forces Navales Françaises Libres.
Il décrit comment il a vécu, dans leurs tragédies comme dans leurs aspects insolites ou amusants, sa participation au drame de Dakar, à la libération du Gabon, aux combats en Erythrée, aux convois de cargos. Surtout, il fait revivre au jour le jour l'enfermement dans un sous-marin en mission en mer du Nord: débarquements de commandos, embuscades pour couler des cargos et navires de guerre ennemis.
Jugé par l'Etat Français (Vichy), il est condamné aux travaux forcés à perpétuité en avril 1943 pour désertion et trahison; il est nommé en 1945 Compagnon de la Libération.
Rappelant l'histoire de la Marine Française pendant la Seconde Guerre mondiale, Etienne Schlumberger s'efforce de comprendre la persistance des Amiraux dans leur refus de reprendre le combat auprès des Alliés (Mers-el-Kébir, Alexandrie, Dakar, Bizerte, Toulon...) alors que, intacts, les navires pouvaient appareiller.
Pourquoi la discipline, l'obéissance aux ordres, mais aussi le respect des clauses de l'Armistice l'emportent-ils sur la défense de la patrie et de la liberté ? Pourquoi longtemps plus tard le rôle et les choix des marins rebelles restent-ils suspects aux Officiers de Marine orthodoxes. Etienne Schlumberger nous livre son interprétation de cette attitude. Leur conception de l'honneur et leur conviction d'appartenir à une élite solidaire les ont amenés à se croire et à se comporter comme les sauveurs de la France en détresse. L'histoire les a désavoués.
L'auteur rend hommage et justice aux marins volontaires, mécaniciens et électriciens qui, loin de Londres, ont conforté l'action du Général de Gaulle et contribué à la Libération.