Et je suis ... non pas outré parce que cela ne m'étonne pas, mais navré, je crois que c'est ça.
L'auteur de ce livre fait quasi systématiquement l'hagiographie de Verdillac, Dentz et consorts, appuie sur les défauts réels ou supposés (ou vichysés) des Français Libres, et ne suppose à aucun instant que de Gaulle ait pu agir pour autre chose que de l'ambition personnelle au dépend de sa patrie ...
Bon, je pourrais reprendre presque chaque page du livre pour appuyer mes dires, mais je pense qu'il est deux points clés que l'auteur passe sous silence et qui sont fondamentaux.
Page 456 : "Abattre des avions allemands, c'était rompre l'armistice. Ne pas tirer, c'était collaborer. A ce dilemme, pas de réponse. "dentz est mort crucifié sur cette croix" constate Fabre-Luce
De Wally a beau laisser la paternité de cette phrase à un autre, je pense qu'elle résume bien ce qu'il tente de nous démontrer.
Pourtant, l'équation était elle vraiment celle ci ? Pourquoi ne pas avoir négocié avec les Britanniques des les premiers jours, ou même dès avant le conflit. Pourquoi n'y avait il pas une commission d'armistice Britannique ? Pourquoi ne pas les avoir emmené visiter les aérodromes enfin désertée par les Allemands ? Pourquoi avoir donné l'ordre de tirer sur les parlementaires ? (De Vally a pourtant lu le livre d'Albord Junior !)
La réponse me semble simple. C'est parce que Vichy avait choisi d'entrer en conflit avec l'Angleterre. Alors le drame de conscience du à l'armistice, à d'autres !
Et même, pourquoi toujours ce même argument "si nous n'avions pas cédé aux Allemands, les conséquences auraient été terribles". Pourquoi ces messieurs de Vichy seraient ils convaincu de cela. S'ils ont signé l'armistice, c'est bien qu'ils étaient convaincus que cet armistice servait à quelque chose et que l'ont pouvait donc l'opposer aux ambitions allemandes. Ou alors un évènement postérieur leur aurait fait comprendre leur erreur. Lequel ? Quand l'AEF s'est rallié, l'armistice est resté en vigueur. Quand le Gabon est tombé, l'armistice était toujours là. Et finalement quand ils ont quitté la Syrie l'armistice tenait toujours.
Donc on ne se bat pas en Syrie pour la survie de l'Armistice mais pour autre chose. Et cet autre chose c'est la démonstration que Vichy veut donner de sa capaciter à collaborer militairement, malgré les réticences de son armée.
Il me semble donc que Dentz pouvait agir tout autrement tout en restant dans son rôle de militaire obéissant. Weygand à sa place aurait d'ailleurs peut être agit tout autrement (il préfère ne pas se prononcer dans ses mémoires, je crois).
Bref, si la France était restée l'amie de l'Angleterre et si elle n'avait eu d'autres ambitions que le strict respect de l'armistice, la guerre de Syrie n'aurait pas eu lieu. Et on ne tenterait pas aujourd'hui de nous montrer cela comme un cas de conscience insoluble. Mais c'aurait été la France et pas la France de Vichy.
Amicalement
Jacques |