L'image du général Dentz qui s'en dégage est celle d'une noble figure de Soldat dans la haute acception du terme. D'un chef soucieux de l'honneur de ses troupes et de son drapeau. D'un chef décidé à accomplir son devoir dans sa plénitude, dans sa grandeur et sa servitude, tel qu'il en avait accepté l'idéal lorsque jeune officier, il lisait avec ferveur les belles pages d'Alfred de Vigny. Ce devoir, le général Dentz l'a accompli, abandonné à lui-même, au loin, placé dans un cas de torturante complexité, puisqu'il eu à défendre les territoires confiés à sa garde non contre un ennemi, mais contre ses frères d'armes et un allié. Aux prises avec ces exceptionnelles difficultés, il a servi au mieux les intérêts de la France.
Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas moi qui le dit, c'est Maxime Weygand, de l'Académie Française, et accessoirement préfacier de cet ouvrage tentant de réhabiliter Dentz après sa condamnation à mort, sa grâce et sa mort en prison.
Ce genre de livre est intéressant à plus d'un titre. D'abord, il montre ce que l'on pouvait dire librement 10 ans après la guerre. Vive la démocratie ! Ensuite même s'il tente d'éluder, de transformer, il montre malgré tout un certain nombre de choses qui suffisent pour être accablantes.
Est-ce ainsi que l'on traite un frère d'armes ? Non messieurs c'est ainsi que vous traitiez des "dissidents", des "rebelles", des "renégats", des "étrangers". Vous fîtes tirer sur les parlementaires, pendre un spahi à un arbre, enchaîner ceux que vous fîtes prisonniers. Ils ne sont redevenus des "frères d'armes" que depuis leur victoire et vous vous êtes empressés de la grignoter.
Amicalement
Jacques