Ce qui gêne tout le monde, je crois, n'est pas tant le fait que l'on parle (exagérément, quoiqu'il en soit) des soldats coloniaux que le cadre dans lequel s'inscrit cette démarche. Vous savez très bien que ne parler QUE des soldats indigènes (c'est bien ce qui se passe actuellement dans les médias, non?) ne peut qu'attiser encore plus la haine que ressentent les "fils et petits-fils de..." envers les Français (n'allez pas me dire qu'ils sont Français, vous savez très bien qu'ils s'apparentent d'abord aux pays d'origine de leurs parents). Une fois de plus (une fois de trop), on leur donne raison : tapez nous, vous avez raison de le faire. Grâce à vous la France a été libérée!
Car pensez-vous vraiment que tous ces gens aient votre discernement? Pensez-vous qu'ils connaissent la Seconde Guerre mondiale? Ils n'en ont rien à faire, mais ils retiendront que la France leur donne encore raison : nous ne serions rien sans eux.
Comme le faisaient justement remarquer David ou Arcole, être "Français de souche" n'est pas tant une appartenance filiale qu'une appartenance morale et culturelle : on se sent Français, on vit comme les Français (du moins dans l'espace public), sans renoncer à ses traditions (dans le privé). Quand Kaspi publie une photographie d'un père de famille juif (voir "Les Juifs pendant l'Occupation") qui pose fièrement avec ses décorations militaires de 1914-1918, je ne vois rien de choquant : cet homme aimait la France.
Par contre, ces personnes que les médias aiment appeler "jeunes" (je suis jeune et je n'ai jamais pensé à brûler des bus) ne se sentent pas Français. Mes parents ont été 20 ans profs à Clichy-sous-Bois. Leurs élèves parlaient plus facilement arabe que français; et que dire de leurs prénoms. Alors qu'il semblait si normal pour des Aznavour et Montand de franciser leur nom, montrant ainsi leur attachement à leur pays, aujourd'hui, on trouve de bon ton de se confiner dans sa tranchée communatariste.
BREF : ce battage médiatique n'est pas anodin. Ils confortent les "petits-fils de " dans leur criminalité, et nous dans notre faiblesse. Parler d'histoire, d'accord : mais encore faut-il la connaître. Mes grands-pères Louis (27 ans en 1940) et Jehan (17) étaient tous les deux en première ligne, ainsi que mes arrières-grands-pères Siméon (18), Jean (30) et le deuxième Jean (30) durant 1914-1918.
Cordialement. |