En dehors bien sûr de l'ère hitlérienne, où Français et Anglais étaient caricaturés avec férocité, les Allemands ont eu une représentation plus pondérée de leurs adversaires. Et se sont donné, bien sûr, une attitude sceptique, quasiment "résistante" à l'égard du nazisme.
Dans cette catégorie, tous les films tirés des livres de Hans Helmut Kirst
08/15 La révolte du caporal Asch
08/15 Les aventures de guerre de l'adjudant Asch
08/15 Le lieutenant Asch dans la débâcle
(Le premier, quasiment antimilitariste, se déroule en temps de paix et en garnison, le second sur le front de l'Est, et le troisième montre l'arrivée des Américains en Allemagne)
Il y a eu aussi "La fabrique des officiers" également assez antimilitariste. Et "la nuit des généraux", superproduction assez caricaturale.
"Le médecin de Stalingrad" avec O.E.Hasse, évoquait surtout les épreuves de la captivité des Allemands en URSS.
Les noms des acteurs sont assez peu connus en France. On retient Hardy Kruger, qui fut un aviateur prisonnier dans "l'évadé du camp 1", un soldat catholique résistant dans "le Franciscain de Bourges", un officier de l'Afrikakorps dans "Taxi pour Tobrouk", et aussi un trés efficace général des panzer SS dans "Un pont trop loin".
L'indéniable élégance des divers uniformes allemands a été surtout mise en valeur dans les superproductions multinationales. Tous les acteurs des années 50-60 ont porté à un moment ou un autre, l'uniforme allemand. Même les plus improbables comme Robert Taylor (Le grand retour 1962) ou John Wayne (Le renard des océans).
Celui qui a porté la tenue de la Luftwaffe avec le plus de panache aura été Curd Jurgens, dans "Le général du diable", encore un rôle de "résistant" épuré par le nazisme.
Hollywood a parfois sombré dans la démesure. Pour le film "Le bal des maudits", Marlon Brando a fait des caprices de star. Son personnage était sergent, il a exigé qu'il soit lieutenant, pour pouvoir arborer la tenue plus flatteuse d'un officier. Encore que cette tenue, il l'a faite façonner exprés pour lui. Jamais veste tunique d'uniforme ne fut si ajustée, si rembourrée aux bons endroits. Les épaulettes réglementaire de lieutenant lui paraissant trop sobres, il en a fait confectionner de spéciales, énormes, à mi chemin entre celles d'un portier d'hôtel, et celles d'un maréchal soviétique!
Il a porté toute la guerre le baudrier de cuir en travers de la poitrine, une pièce d'équipement supprimée pourtant dés 1939.
Et la culotte de cheval de Marlon... ah, la culotte de cheval de Marlon. Serrée, ajustée, flatteuse, moulant les fesses, dont l'arrondi n'était entravé par nulle élastique de slip. Où il n'a pas porté de sous vêtement pendant le tournage, ou alors, il a inventé le string dés 1956.
Et bien sûr, il a pris des libertés avec le scénario, a rendu son personnage dubitatif, sympathique, désespéré, alors que dans le roman, c'était un vrai nazi.
En comparaison, les Américains Dean Martin et Montgomery Clift sont infiniment plus vraisemblables. Montgomery Clift dans un rôle pathétique de soldat juif maltraité par des compagnons d'armes antisémites. Une des rares fois que le cinéma américain aborde ce thème épineux. |