Abandonner Langson à la hâte - Le fuyard de Lang Son - forum "Livres de guerre"
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Le fuyard de Lang Son / Louis Constans

En réponse à -2
-1un autre point de vue sur le livre de debrose

Abandonner Langson à la hâte de Serge Desbois le mercredi 26 juillet 2006 à 15h28

Un exemple de contre-vérité cité par le fils ;

Rapport du 1er novembre 1950 du colonel Constans ( page 108/109 du livre) ; " La colonne Nord (colonne Charton)...n’a avancé qu’avec une extrême lenteur pendant les 2 premières journées...ce retard est dû à la décision brusque, autant qu’inexplicable du commandant de la colonne de se faire suivre de ses véhicules... de longues heures ont été perdues à réparer les coupures de la RC4 comme à mettre en place les éléments de sécurité chargés d’assurer la protection des travaux puis celle de la colonne auto ".

Ce rapport va accréditer l’idée que la colonne Charton a pris du retard à cause de ses véhicules, idée reprise par tous. Les lieutenant-colonels Charton et Le Page ne pouvaient pas se défendre, ils étaient prisonniers.

Le fils du colonel en profite pour créer un mystère Charton, effet de manche de l’avocat : Pourquoi les véhicules ? Pour emmener les éclopés de la dernière heure bien-sûrs.“Voilà le mystère Charton”. En réalité, les éclopés de la dernière heure : des entorses avaient été évacuées la veille par les derniers avions.

Le rendez-vous avec la colonne Le Page le 3 octobre, bien que celle-ci ait reçu l’ordre de contourner Dong Khé en début d’après-midi du 2, était toujours fixé au Km 22 de Cao Bang soit 114 de Langson, au village de Nam Nang. C’est surtout ici qu’est le problème comme je l’ai expliqué dans mon livre* et sur lequel ne s’est pas penché le commandant de l’opération, le colonel Constans qui n’a pas bougé de Langson.

La route de Cao bang à Nam Nang était très praticable comme la connaissait Charton et sur laquelle il s‘était lancé en jeep et sans escorte une douzaine de jours avant, le 18 septembre, pour récupérer une colonne qu’il avait envoyé pour secourir la citadelle de Dong Khé, site qui venait de tomber aux mains des Viets.

La carte au 1/100 000 de 1950 confirme que dans cette portion, la RC 4 est presque rectiligne et ne franchit aucun cours d’eau important. Ce que j’ai vérifié personnellement sur place. D’autre part, sur cette portion, il n’y avait pas les classiques coupures en touche de piano que réalisaient souvent les Viets, ce qu’a précisé Charton.

Il n’y avait donc aucun travaux à faire pour faire progresser les véhicules sur cette vingtaine de kilomètres.

À partir de 0 h le 3 octobre, en application des messages de Constans, l’ordre est communiqué d’abandonner Cao Bang et leurs positions à tous les postes de légionnaires et de supplétifs sur les hauteurs au-delà de la boucle du Song Bang Gang et du Song Hiem c’est à dire en dehors de la ville de Cao Bang elle-même. Il n’y a pas de retard de 6 heures comme certains le disent actuellement.

À 5 heures du matin les 800 goumiers du 3ème tabor sont déjà sur la RC4. C’est la première unité à être sur la RC 4 car les autres, légionnaires et supplétifs, pour la plupart gardent des postes au-delà de la boucle des 2 fleuves quelques fois à plusieurs kilomètres au sommet des montagnes environnantes.

Pour récupérer ces hommes au-delà de la boucle des fleuves, il va falloir la matinée. Certains ne franchiront le Song Bang Giang qu’au sud de Cao Bang. Il faut contrôler pour n’oublier personne et cela prend du temps.
On ne quitte pas en quelques minutes un site que l’on occupe depuis 65 ans. Par exemple Charton a dû régler le sort de centaines de prisonniers enfermés dans la prison de Cao Bang, pour la majorité des combattants du Vietminh. Charton leur a donné le choix et une grande partie a demandé à partir avec la colonne, y compris la responsable communiste de Nguyen Binh.

Charton et l’officier du Génie Clerget après l’explosion des 150 tonnes de munitions quittent Cao bang en jeep les derniers au milieu de la journée.
Quelques heures après, en fin d’après-midi du 3, les supplétifs en tête campent sur un piton au km 18 d’où ils contrôlent le km 22. Charton avec son PC s’installe au milieu de la colonne de plusieurs kilomètres au km 16.

Personne au rendez-vous. Pas de message de Langson. Ce qui était prévisible car le poste radio SCR 694 dont est équipée la colonne n’a aucune fiabilité dans ces collines calcaires ( distance Cao Bang-Langson 135 km par la route, 100 km par la voie des airs)

Le lendemain 4 octobre seulement, à 10h 30 est enfin capté de Langson : “ la colonne Le Page contourne Dong Khé par l’Ouest. Quitter la RC 4, prenez la piste de Quang Liet ...”.
Les camions et les deux 105 sont balancés dans le fossé. Ils ne sont la cause d’aucun retard.

La colonne s’engage donc en file indienne dans la jungle. La queue de la colonne de plusieurs kilomètres quittera la RC 4 vers 15 h le 4 octobre (Lt.Clerget).

Il eut été nécessaire à l’auteur du “ Fuyard” de visualiser la video-intervew de Charton peu de temps avant sa mort, réalisée par FR3 Besançon (1984) et qui ne figure pas dans sa bibliographie. Il a dit :
“ Pourquoi détruire les camions à Cao bang ? Autant les pousser jusqu’au km 22. Je savais que cette portion de route était en bon état.
Par ailleurs si j’avais su que Le Page ne me rejoindrait pas au km 22 comme on me l’avait promis, j’aurais foncé...”

Quant à l’évacuation de Langson, bien sûr qu’elle a été exécutée avec l’assentiment du général Carpentier ! Le colonel Constans n’a pas abandonné Langson sans se faire couvrir par l’accord du Général en chef à Saïgon. Le fils, dans son livre, croit y voir son point fort pour disculper son père. Mais Carpentier à 1500 km au sud à Saïgon n’avait comme contact direct, si loin du champ d’action, que ce que lui racontait Constans depuis Langson.

Entre les deux, commandant au Tonkin à Hanoi, le général Alessandri, au milieu de la voie hiérarchique, qui n’avait aucun terrain d’entente avec le géné-chef et qui était opposé à l’évacuation de Cao Bang et par conséquent de Langson, ne se contentait que de transmettre les messages..

Le « fuyard » dit que Carpentier a donné son accord à l’évacuation de Langson, c’est donc qu’on le lui avait demandé.

Quant on compulse la littérature sur ce sujet, c’est moins le départ de Langson imputé à tort ou à raison à Constans que la façon dont il s’est passé et qui est reproché au commandant de la zone frontière.

Carpentier avait demandé que Charton fasse sauter les 150 tonnes de munitions de Cao Bang avec un dispositif à retardement ( voir compte rendu des 2 réunions de Hanoi et de Langson du 18 septembre 1950 avec Carpentier. Document au SHAT). Il n’aurait donc pas été opposé à ce que le même dispositif soit appliqué à l’évacuation de Langson. Le départ subreptice de Langson y a abandonné entre autre 12 500 obus de 105 (le Fuyard page 224) soit 520 coups pour chacun des 24 canons de 105 que possédaient les Viets à Dien Bien Phu.

Le colonel viet Dang Van Viet m’a dit qu’il avait trouvé à Langson suffisamment d’obus de 105 pour alimenter la bataille de Dien Bien Phu, 4 ans après. Je croyais qu’il galéjait. C’était donc vrai. Les 105 n’ont pas été utilisés ensuite ni à Vinh-yen, ni au Dong-Trieu, ni à la bataille d’Hoa-Binh, ni à Na San.

Des familles des supplétifs qui avait été évacués sur Langson, ont été abandonnés en quittant la ville. Que sont-elles devenues ? Dans un film des « Actualités Françaises », on en voit qui assistent au départ, avec leur uniforme du haut-pays, en portant leur enfant dans le dos.

Il est vrai que nous, français, nous avons l’habitude d’abandonner ceux de nos colonies qui nous ont été favorables.

Nous avions bien 8 è 10 jours pour évacuer la ville. Il y avait encore une réserve : le 1er Bataillon du 5 ème Etranger, 2 bataillons d’Infanterie coloniale, et puis d’autres. Des renforts pouvaien être demandés à Carpentier. La plaine Galliéni de 7 à 8 km, bien différente des autres sites du haut-pays était favorable aux canons et à l’aviation. Et puis les Viets étaient épuisés.

*** / ***

lue 5397 fois et validée par LDG
 
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1 quelques précisions de debrose 26 juil. 2006 17h51
1 Canons de 105 de Serge Desbois 27 juil. 2006 08h37
2 défense du colonel Charton de debrose 27 juil. 2006 21h14
2 obus de 105 de j.cl.penlou 28 juil. 2019 19h17
3 Parlons chiffons...en chiffres de Laurent Boussaton 16 avril 2020 20h34
1 La vallée de Quang Liet de Serge Desbois 28 juil. 2006 09h07
2 la contradiction des généraux de debrose 28 juil. 2006 13h14


 

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