L'essai de Annie Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite - Les élites françaises dans les années 1930, chez A. Colin n'a visiblement pas convaincu Nicolas Plagne le critique de Parutions.com qui termine son long article par ces mots :
On le voit : la thèse procède souvent d’une interprétation anachronique et d’une sur-interprétation rétrospective et engagée. A. Lacroix-Riz a sûrement raison de voir une cohérence évidente entre refus de soutenir l’Espagne républicaine (de gauche) et l’anti-communisme chez certains; il est d’autre part évident que la politique étrangère de la France a été incohérente du point de vue de la défense nationale et désastreuse, puisqu’elle l’a privée de ses alliées officielles ou potentielles alors que l’Allemagne réarmait. Mais peut-on pour autant parler de trahison consciente des chefs militaires (Gamelin, Weygand, Pétain) ? Ne faut-il pas parler plutôt de bêtise et de préjugés, de manque d’appréciation objective et de réalisme ? Il ne faut pas non plus sous-estimer le pacifisme des Français et d’abord de la gauche (au moins jusqu’à Munich), sujet totalement absent ici. (...)
Plus généralement, le livre, très touffu, manque de lisibilité. On ne sait plus très bien ce que l’auteur veut prouver au juste. On glisse sans cesse d’un point à l’autre par le vague fil conducteur d’une faillite et/ou trahison des élites. Le lecteur se noie dans un flot d’«informations», dont le sens et la véracité restent souvent indéterminables. On en sort épuisé et étourdi. Plus grave : le titre et l’appareil des notes invitent à voir dans ce pavé la preuve d’une thèse simpliste. C’est d’autant plus dommage qu’une grille marxisante pouvait être posée de façon plus subtile. De ce point de vue, l’auteur risque de discréditer la cause qu’il semble vouloir servir.
On retrouve dans cette critique pertinente les réserves déjà énoncée - sur Livres de Guerre et dans d'autres forums - sur la lecture trop "partisane" de l'historienne.
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RC |