Bonsoir
L'auteur de l'article met très justement l'accent sur ce que j'appellerai la logique du bouc-émissaire.
En effet, la défaite de mai-juin 1940 a provoqué un choc sans précédent pour les Français. Et plutôt que de rechercher les causes d'un pareil désastre, des idéologues de tout bord préfèrent alors lancer des actes d'accusation.
D'abord on a accusé les soldats de ne s'être pas battus. Accusation fausse, l'ampleur des pertes françaises et allemandes suffit amplement à le démontrer.
Ensuite Vichy a pointé du doigt le Front populaire et la gauche en général, censés ne pas avoir préparé le pays au futur conflit. Là encore, on peut rappeler que c'est le gouvernement Blum qui a massivement augmenté les dépenses d'armement à partir de 1936.
Furent également mis en cause de prétendus sabotages, commis par les communistes dans les usines de guerre. En réalité il y eut un seul cas de sabotage recensé, dans une usine d'aviation en région parisienne.
Et parfois on remontait même jusqu'à 1789 et aux valeurs de la Révolution.
Maintenant c'est Annie Lacroix-Riz qui accuse le patronat d'avoir sciemment préparé la défaite. Dans ce cas, il faudrait m'expliquer pourquoi les usines produisirent massivement du matériel durant la Drôle de guerre.
Il est regrettable que plus de 60 ans après, certain(e)s cèdent aux sirènes du conspirationnisme et confondent les métiers d'historien et de procureur.
Cordialement
Igor |