Permettez, mes seigneurs que je joigne mon impertinence prébéienne à vos savantes exégèses.
Que les nazis aient programmé l'extermination des juifs en 1938, en 1940 ou en 1942, je crois que c'est un "point de détail" qui ne dilue en rien l'accablante évidence. Le projet a existé, et peu importe si on a utilisé l'expression "solution finale" pour l'extermination par le froid, le travail, ou le gazage direct à l'arrivée.
On finirait par dire doctement qu'il y avait une volonté plus ou moins meurtrière selon le type de Gaz Zyklon utilisé.
Il n'en reste pas moins évident que le projet nazi a visé une partie relativement importante de la population civile des pays occupés. Minorité déconsidérée qu'il était facile de regrouper et de déporter, avec l'accord tacite des gouvernements collabos, et souvent l'approbation charmée des populations. C'était la vendange de vingt siècles d'enseignement de l'antisémitisme, qui a perverti les comportements d'innombrables générations de chrétiens, en insufflant la funeste allergie.
Mais ne perdez pas de vue, non plus, l'intention évidente de spoliation et de rapine, qui permettait de rafler tout ce que pouvaient posséder des millions d'êtres humains, depuis les bien immobiliers et les oeuvres d'art, jusqu'à l'or dentaire, la graisse corporelle, et les cheveux des femmes.
La cupidité démentielle était au moins aussi motivante que la haine antisémite. De nombreuses familles devenues confortablement bourgeoises lui doivent leur prospérité, et pas seulement en Allemagne. |