Une petite remarque encore :
Je trouve particulièrement douteuses les conclusions que vous tirez dès qu'on ose, selon vous, toucher aux chromos coloniaux les plus vains. Un pays remonte dans l'estime de ses citoyens et dans celle des autres pays quand il accepte de reconnaître ses erreurs, ses crimes et ses compromissions passées. L'Amérique l'a fait en profondeur avec le Vietnam sans que l'on crie à l'époque à l'anti-américanisme. Ce n'est que depuis que Bush et ses faucons tentent d'imposer leur arrogante politique par le mensonge et des pratiques illégales que n'aurait pas reniées un McCarthy à la planète entière qu'il est devenu suspect aux USA et à l'extérieur d'étudier l'histoire d'une période troublée. Jusque-là, les chercheurs et les réalisateurs pouvaient travailler librement. L'auto-censure est pire que la censure, car elle implique que les chercheurs, les journalistes et les auteurs aient avalé des interdits et abdiqué leur indépendance. En France, le coup de semonce des chercheurs visant à remettre à leur place les politiques fut vraiment salutaire. En Histoire, rien n'est "sacré", "réservé", "intouchable". Si les colonnes commandées par des officiers français ont commis et incité leurs auxiliaires africains à commettre des razzias en pays mossi et au Niger et qu'un réalisateur décide d'en faire un film intelligent basé sur des archives irréfutables, est-ce là une manifestaion anti-française ? C'est parfaitement ridicule.
Bien à vous.
RC |