Frenay, Camus et Combat - Le Soleil des morts - forum "Livres de guerre"
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Le Soleil des morts / Bernard Clavel

En réponse à -5 -4 -3 -2
-1Fondateur ou refondateur ? de Jacques Ghémard

Frenay, Camus et "Combat" de Francis Deleu le lundi 03 février 2003 à 20h55

Bonsoir,

Henri Frenay assume indiscutablement la paternité du journal "Combat". Le titre né, en décembre 1941, de la fusion de deux journaux clandestins "Liberté" et "Vérités" (qui succède lui-même aux "Petites Ailes de France") donna son nom au mouvement de résistance.
Le premier numéro du journal "Combat" fut dactylographié en 18 exemplaires par Bertie Albrecht, compagne de Henry Frenay et, nous le savons, grande résistante. Frenay assure la direction du journal jusqu'au 16 juin 1943, date de son départ pour Londres. Claude Bourdet est mandaté pour lui succéder. Le poste de rédacteur en chef est tenu par Pascal Pia. Lorsque, le 25 mars 1944, Bourdet est arrêté par la Gestapo et interné à Buchenwald, c'est à Pascal Pia que revient la direction du journal.
58 numéros clandestins du journal "Combat" paraissent. Le dernier et 59e numéro est vendu en kiosque, le 21 août 1944, dans Paris soulevé contre l'occupant.
En septembre 1944, lorsque les nouvelles ordonnances, réglementant la presse, sont promulguées, Henri Frenay est ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés. Claude Bourdet est encore interné à Buchenwald. C'est Jean Bloch-Michel qui est chargé de solliciter et d'obtenir l'autorisation de faire paraître le titre. Pascal Pia garde la direction du journal.
"Combat" connaît une grand succès et tire à 200.000 exemplaires. Tout ce que la France comptait d'intellectuels de haut niveau participe à la rédaction du journal: Camus, Aron, Kaufmann, Jacques Merleau-Ponty (le cousin de Maurice), Alexandre Astruc, Albert Ollivier et bien d'autres. Comme le souligne avec humour Raymond Aron: ** il y avait dans les pièces de "Combat" une densité de substance grise au centimètre carré absolument exceptionnelle. ** La singularité du journal c'est son niveau intellectuel très élevé mais aussi la pluralité des opinions souvent contradictoires. Le journal n'impose aucune ligne rédactionnelle et chacun écrivait ce qu'il pensait. Ce fut également son talon d'Achille. En effet, les lecteurs attendent d'un journal d'opinion une certaine sécurité et la confirmation ou la justification de leurs propres jugements. Et lorsqu'un journal défend des opinions contradictoires, le lecteur s'y perd. En outre, les querelles partisanes ayant retrouvé vie après la Libération, "Combat" s'attire les foudres de tous les partis, de droite comme de gauche en fonction des articles tantôt favorables, tantôt défavorables aux uns ou aux autres. Le tirage commence à baisser en 1946 pour plafonner à 40.000 lecteurs, trop peu pour un journal national. "Combat", journal de la Résistance, ne trouva pas sa place dans la presse d'un régime de partis.

Albert Camus fut-il le fondateur du journal "Combat" après la Libération comme le disent de nombreux biographes? Je ne le crois pas et rien ne l'indique. Henri Frenay garda la propriété morale du titre tandis que la direction du journal resta constamment entre les mains de ses proches, Pascal Pia, Jean Bloch-Michel et plus tard Claude Bourdet. Le titre usurpé de rédacteur en chef qui fut attribué à Camus tient probablement à la personnalité de Camus lui-même et celle du véritable rédacteur en chef, Pascal Pia.
Camus, nature extravertie, entre à "Combat" fin 1943. Il est l'ami et le protégé de Pia. A la Libération, Camus livre jour après jour un éditorial qui fit le succès du journal. C'est probablement la raison pour laquelle "Combat" est identifié par beaucoup à Camus.
Le "patron" de la rédaction, au rebours de l'opinion publique, ne fut jamais Albert Camus mais bien Pascal Pia, homme ombrageux et discret, doué d'un talent exceptionnel pour l'écriture. Par modestie ou par volonté délibérée, on ne sait, Pia choisit de rester dans l'ombre et même de s'enfoncer dans l'anonymat le plus profond possible. A partir de 1947, les relations entre Camus et Pia se sont dégradées. Camus prenait des initiatives, discutaient de l'avenir du journal comme s'il en avait été le directeur. Tous deux quittèrent "Combat" lorsque la moitié du capital fut rachetée par l'homme d'affaires tunisien, Smadja, et que Claude Bourdet prit la direction politique du journal.

Le journal, de plus en plus déficitaire, cesse de paraître en 1974. Commence alors une autre saga: celle de la propriété du titre "Combat". C'est un autre sujet, émaillé de procès en justice qui occupèrent douloureusement les dernières années de la vie d'Henri Frenay. Ce sera pour une autre fois.

Bien cordialement,
Francis.

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