Avant de découvrir des historiens comme Jost ou Gautschi (sa bio de Guisan pendant la guerre est un classique) et un auteur tel Richardot sauvé par les membres d'une filière franco-suisse, j'avais aussi tendance à réagir avec des clichés sur la Suisse et la WW2. ("l'opportunisme financier, la neutralité, le sommeil social, les coucous, les montres, le chocolat blanc, und so weiter.") Je trouvais l'histoire du pays de mon père et la génération de ses parents bien décevants. Là encore, j'ai appris à modifier mon point de vue. Si on observe le Jura, on se rend compte assez vite que depuis la nuit des temps ce massif montagneux est fait pour les passeurs, les contrebandiers, les persécutés. La Chaux-de-Fond est une ville construite par les réfugiés politiques venus de toute l'Europe au XIXe siècle avec une tradition libertaire, tout au moins frondeuse. Et combien de familles - comme la mienne - viennent des deux côtés de la frontière administrative... ?
Attention au clichés : en histoire plus qu'ailleurs, ils sont contreproductifs. Depuis quelques temps, on a un peu tendance a laisser parler nos "impressions" plus que le fruit de nos investigations. ("Il parait que...", "J'ai lu quelque choses, mais je ne sais plus où", etc.)
Bien cordialement.
RC |