Bonsoir RV, bonsoir à tou(te)s,
*** J'ai lu que le général De Gaulle était arrivé à Alger dans la matinée du 30 mai 1943 dans le secret ***
C'est ce que souhaitait Giraud auquel le général de Gaulle faisait ombrage. Mais commençons par le début !
Après des mois de tergiversations, Américains, Britanniques et Français giraudistes, ayant joué tous leurs atouts, sont bien obligés de sortir le 2 de trèfle c'est-à-dire de faire appel au représentant incontournable de la France combattante pour former le CFLN (Comité français de Libération nationale) qui aurait à sa tête Giraud et de Gaulle.
Le 30 mai donc, le général de Gaulle s'envole d'Angleterre à bord d'un Lockheed aux cocardes de la France Libre (cocardes tricolores marqués de la croix de Lorraine). Le Lockheed a été baptisé "France". L'équipage est Français : le colonel de Marmier et le commandant Morlaix tiennent le poste de pilotage. Autant de symbole !
A bord de l'avion ont pris place Massigli et André Philip, les commissaires nationaux aux Affaires étrangères et à l'Intérieur, l'un et l'autre futurs membres gaullistes du CFLN.
L'avion se pose sur le terrain d'aviation de Boufarik à 11 h.50. Sur le tarmac, la garde d'honneur est bien française. Au premier rang, on distingue Giraud mais aussi de Boislambert, Schumann ... Au second rang se tiennent les représentants de Robert Murphy et de Macmillan. Nous sommes bien en terre française. On se souviendra que quelques mois plus tôt, au Maroc, c'était l'inverse. L'accueil fut made in USA à la grande fureur de De Gaulle.
Pourquoi "Boufarik" et non pas l'aéroport de "Maison-Blanche" ? Nous l'avons vu plus haut : Giraud tenait absolument à ce que son homologue au CFLN arrive incognito en Algérie. Giraud s'emploiera par tous les moyens pour empêcher que la foule ne se précipite au devant du général de Gaulle. Le terrain de Boufarik est situé à 20 km d'Alger et pour rejoindre le Palais d'Eté où se tient la réunion du futur Comité, le cortège ne traverse pas la ville ... ce qui n'est pas le cas de Maison-Blanche. La presse a été muselée.... Bref rien ne devait transpirer de l'arrivée du général de Gaulle à Alger. [*]
C'était sans compter sur Maurice Schumann qui, arrivé la veille à Alger, avait alerté ses amis du mouvement "Combat". Emmené par René Capitant, la foule se presse autour de Palais d'Eté en scandant "Vive de Gaulle" et en entonnant La Marseillaise.
Bien cordialement,
Francis (sorti de l'enfer)
[*] On pourrait se demander si Giraud ne souhaitait pas attirer son rival dans un guet-apens et l'éliminer à la faveur d'un puch militaire par exemple. Mais c'est une autre histoire. |