C'est au printemps 1919 que le premier stock de concentré (sirop) Coke fut débarqué à Bordeaux. Le 15 mai de la même année, la marque Coca-Cola fut déposée au greffe du tribunal de la capitale de la Gironde. Il fallait abreuver les milliers de soldats US attendant leur rapatriement dans les camps de transit.
Curieusement, il y a 14 ans d'écart avec la date de la légende qui affirme que le soda ne fut livré qu'en 1933 au premier café parisien. William Reymond pense que cette importante différence de datation est le résultat d'une erreur technique et non une volonté d'occulter la date de 1919. (On ne voit d'ailleurs pas l'intérêt pour Coke de mentir sur son arrivée en France avant la WW2.)
Le 11 juillet 1919, Coke arrive donc enfin à Paris annoncé et proposé aux premiers tenanciers de débits de boissons par des supports publicitaires tels que des calendriers avec jolies femmes, etc. La campagne française de Coke part péniblement mais ce n'est pas un échec : des Français et des Françaises découvrent progressivement le plaisir de ce soda pétillant servi glacé qui perd petit-à-petit son caractère exotique.
(La première usine de mise en bouteille est installée dans le XVe arrondissement en 1920.)
Ce sont les JO de Berlin (1936) qui vont offrir à la Company une caisse de résonnance considérable. Le nouveau boss est un génie des affaires. C'est Robert Woodruff, un des grands directeurs de Coke, un killer aussi !
Trois ans plus loin, à deux mois de l'agression allemande contre la Pologne, Coke lançait une grosse campagne de pub en France à l'aide d'affiches géantes. Les bruits de bottes et les rumeurs de guerre n'effrayaient pas la Company. Contrairement à la légende, le déclenchement de la Seconde guerre mondiale n'allait pas faire cesser les activités de Coke en Europe. Guerre ou pas, business is business... Tel fut le credo des pontes d'Atlanta.
RC
Une affiche de la campagne de 1939 sur les murs de la capitale française © W. Reymond. |