
En se lançant dans une enquête journalistique et historique sur la Coca-Cola Company, William Reymond devait bien se douter qu'il n'aurait pas facilement la clés des archives de la première firme mondiale qui a édifié une puissance énorme grâce à une successions de managers killers mais aussi grâce à des mythes soigneusement entretenus, cela depuis la naissance tumultueuse du soda sucré qui est, juste après l'expression "OK", le mot le plus employé sur notre bonne vieille terre. Interdit d'archives à Atlanta, il a du biaiser pour obtenir des sources utiles et des témoignages fiables.
Depuis longtemps, Coke est beaucoup plus qu'un soda à petites bulles; c'est un mode de vie, une culture, un pouvoir, une galaxie, etc. Mais cette entité protéiforme a pourtant une histoire, masquée, confisquée et détournée, mais une histoire qu'il fallait raconter. William Reymond a su tirer sur quelques uns des fils disponibles pour nous rapporter dans un sytle alerte non dénué d'humour l'épopée de la marque d'Atlanta. Mais ici, on ne lit nulle dérive hagiographique ou complaisance proche du publi-reportage.
L'enquête interdite est le résultat d'une véritable et âpre quête de renseignements, d'un travail rendu ardu par les fins de non-recevoir de la Compagnie.
Pourquoi proposer cette enquête dans un forum consacré aux guerres mondiales et coloniales ? Parce que la Compagnie eut une attitude et un comportement doubles et troubles durant la Seconde guerre mondiale. Contrairement à la légende dorée et héroïque, Coke n'a pas débarqué en Europe avec les boys : dans les faits, elle ne l'avait jamais quittée ! Grâce à des montages juridico-financiers, les cerveaux de Coke ont abreuvé aussi bien la Wehrmacht, la France de Pétain que les GI's sur tous les théâtres d'opération, et c'est cette partie de l'histoire qui est suceptible d'intéresser les participants à Livres de Guerre.
Il faut savoir qu'à la veille de l'agression hitlérienne contre la Pologne, l'Allemagne (nazie) était le deuxième marché pour Coke. Elle y développa le célèbre "Fanta".
Au même moment, le lobbying lourd et permanent des cadres Coke placés dans les différents bureaux et comités gouvernementaux de l'administration de crise du gouvernement Roosevelt, allait faire de la boisson la compagne officielle des boys partout où ils iraient combattre.
Coke a engrangé des bénéfices considérables en abreuvant aussi bien les gosiers de l'Axe que ceux des troupes alliées...
La suite, je l'espère, dans le forum.
Bien cordialement,
RC