Bonjour à tou(te)s,
Je me demande s'il ne serait pas opportun, un de ces jours, de narrer combien les Belges s'activèrent à faire reconnaître la France Libre. J'oserais même ajouter que s'il n'y avait pas eu les Belges de Londres pour jouer les entremetteurs entre de Gaulle et les Anglo-saxons, vous - les dignes filles, fils et autres porte-parole de Français Libres - ne seriez peut-être pas ici pour nous relater l'épopée FFL.
Notez déjà dans vos calepins :
- La Belgique fut la première à reconnaître le CNF (Comité National Français) créé le 24 septembre 1941. Le gouvernement belge notifie son soutien dès le 6 octobre suivant. S'adressant au général de Gaulle : ***
Le gouvernement belge a résolu de vous reconnaître en qualité de chef de tous les Français Libres.*** Ce soutien est concrétisé par un échange de représentants respectifs.
- Quand le 3 juin 1942, le CNF se transforme en CFLN (Comité Français de Libération Nationale), quelques jours plus tard, le 10 juin, la Belgique lui notifiera sa
"reconnaissance pleine et entière". Le soutien est cette fois agrémenté d'un échange de diplomates.
- Quand le 3 juin 1944, la France Combattante devient le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République), les Belges seront à nouveau les premiers à manifester officiellement leur soutien. Le GPRF est reconnu le 14 juin.
Le gouvernement belge ne mettra donc jamais plus de dix jours pour reconnaître - bien avant les autres - les divers statuts de la France Libre.
Anecdotique, direz-vous ? Détrompez-vous ! La presse internationale, par exemple, attentive à ce qui se passait à Londres, souligna la volonté belge de se poser en acteur sur la scène internationale et de peser sur les gouvernements qui hésitaient à reconnaître la France Libre. Un journal américain souligne cette attitude : ***
L'indépendance relative du gouvernement belge en exil vis-à-vis des gouvernements anglais et américains s'est révélée aussi nettement dans le texte de la déclaration par laquelle les Belges ont reconnu le Comité Français de la Libération Nationale. ***
Un dernier exemple ! Le gouvernement belge ne cessa de plaider la cause gaulliste auprès de ses alliés. Extrait d'une lettre, datée du 10 novembre 1943 et adressée à de Gaulle par Paul Gutt, notre Grand Argentier : ***
Pendant mes deux séjours en Amérique, je me suis évertué à faire comprendre à mes amis de là-bas où était la résistance française, et qui la représentait. L'arrivée des représentants de cette résistance en France Libre, et l'effet qu'elle a eu, leur démontrera que j'avais raison, alors que je n'avais pas réussi à les persuader tous. ***
Bien cordialement,
Francis le Belge.