Bonsoir,
A force de chercher dans sa docu c'est-à-dire les sources - mais que de temps perdu - on trouve de quoi étayer la thèse d'une collaboration voulue et recherchée. Ainsi une note de Bergery [*], datée du 7 juillet soit quatre jour après le drame de Mers el-Kébir ! Cette note, sous la forme d'une déclaration, fut signée par 95 députés auxquels s'ajoutèrent deux sénateurs.
*** ... La France vient de connaître un de ses désastres militaires les plus complets de son histoire... Au lendemain de la déroute militaire deux politiques extérieures sont à nouveau concevables.
La politique Reynaud de repli sur l'Angleterre, avec l'espoir que celle-ci, avec ou sans l'aide des États-Unis, parviendrait, non pas certes à reconquérir l'Europe occidentale, mais à obtenir sur le plan naval et aérien une paix négociée. L'autre politique, celle maréchal Pétain, implique, par un dosage de collaboration avec les puissances latines et l'Allemagne elle-même l'établissement d'un nouvel ordre continental.
Sur ces deux politiques il était possible de discuter : partisans de la seconde, nous ne considérons pas ipso facto comme traître à la patrie ou insensés des partisans de la première.
Nous dénonçons seulement ceux de ses partisans qui, une fois leur politique abandonnée par le gouvernement de la République ont tenté d'y revenir soit par la rébellion ouverte, soit - ce qui peut-être pire - par le biais d'un départ dont ils ont manifesté à Bordeaux l'envie sans cesse récurrente.
Mais entre les deux politiques il faut choisir et choisir sans retour.
Il n'y a pas de solution tierce.
Un repli ulcéré hors de la lutte et hors de la collaboration paraît devoir nous faire perdre les avantages des deux politiques et cumuler leurs inconvénients. Le Reich ne commettra pas l'erreur que les Alliés ont commise en 1918 : il cherchera soit la collaboration à la nouvelle Europe, soit l'écrasement définitif et durable de la France.
Certains s'étonnent que l'on puisse espérer une collaboration qui n'équivaille pas à une servitude. Quant à nous, nous ne voulons pas fonder cet espoir sur la générosité ou la parole du vainqueur. Nous la fondons sur la compréhension par ses chefs des intérêts durables de l'Allemagne elle-même.
Nous pensons que dans l'esprit du vainqueur telle ou telle tendance l'emportera, selon qu'il trouvera devant lui, en France, des hommes qui veuillent et puissent tenter l'oeuvre de réconciliation et de collaboration... ***
Bien cordialement,
Francis.
[*] Bergery, c'est qui celui-là ? Clic sur la loupe à décrypter !
PS. Le terme "collaboration" a été souligné par mes soins. |