Selon un des "phosphorants" de la France libre, le prêt consenti aux Free French par les Britanniques a été remboursé à la fin de la guerre, voire quelques mois avant. Mais il faut vérifier.
J.-L. Crémieux-Brilhac aborde la question des finances.
Dans son indispensable histoire de la France libre, vol. 1, il consacre un sous-chapitre aux finances de la France libre :
Selon l'historien, jusqu'à mars 1941, La France Libre a vécu d'arrangements financiers improvisés : le ministère britannique des Finances - le "Treasury" - a fait, au fur et à mesure des besoins, des avances à un compte ouvert au nom du général de Gaulle à la Banque d'Angleterre; de leur côté, les différents ministères britanniques ont provisoirement pris en charge - en ordre dispersé les dépenses des Forces Françaises Libres là où celles-ci se trouvaient, procédure à la fois commode et compliquée, car ces dépenses ne figurant dans aucun budget devaient être autorisées séparément par chacun des ministères payeurs.(...)
A partir de mars 1941 et jusqu'au 30 juin 1943, le statut financier de la France Libre est régi (...) par un accord de trésorerie et un accord financier signé le 19 mars 1941. La Grande-Bretagne ouvre aux free french tout crédit nécessaire pour les dépenses civiles et militaires. Chaque mois, les gestionnaires de Carlton's Garden communiquent le montant des besoins au Treasury dans le cadre d'un budget annuel renégocié chaque année en mars.
Ainsi, pour l'année 1941, le budget estimé par le responsable financier Pierre Denis (alias Rauzan) se monte à 647'000 livres auxquelles faut ajouter une enveloppe de 2'700 000 livres pour acquisition de matériel, son entretien, des travaux militaires, etc. L'historien précise que ça se déroulait dans un climat d'improvisation et d'inventivité permanentes du fait du statut - ou plutôt de l'absence de statut juridique précis de la France libre.
C'est seulement en 1943 que sera créée une comptabilité méthodique. Mais ces accords étant avec la personne physique de Charles de Gaulle et avec le Conseil de défense, ils prennent alors le caractère d'une convention entre deux Etats, ce qui est une forme de reconnaissance.
Toujours selon l'historien, les crédits britanniques pnt toujours été définis comme des avances librement négociées et qui devaient donner lieu à apurement de comptes : l'apurement définitif eut lieu en 1945.
Cordialement,
RC |