Faire l'histoire de la France Libre, c'est, d'abord, patiemment tisser autour de De Gaulle, autour de son combat, la toile d'une aventure collective faite d'une multitude d'exploits et de sacrifices individuels, mais aussi d'un réseau complexe de microsociétés ; depuis Carlton Gardens et Camberley en Angleterre, depuis les combattants d'Afrique ou du Levant jusqu'aux agents parachutés de l'ombre, en passant par les comités français dispersés dans le monde. Petits groupes isolés, clos sur eux-mêmes, mais unis par le même refus et la même passion, rassemblés dans la même volonté de liberté.
Faire l'histoire de la France Libre, c'est aussi retracer, en même temps que l'essor d'une mystique, la création d'une organisation d'abord militaire et morale, puis administrative et financière, gérant peu à peu tous les territoires de l'Empire ; d'un organisme qui très vite devient politique afin de reconstituer bribe à bribe la souveraineté nationale et la légalité républicaine, et préparer, avec ou contre la Résistance intérieure, les lendemains de la libération.
Faire l'histoire de la France Libre n'est pas seulement en restituer l'esprit. C'est en distinguer les composantes et les époques, en reconstituer les multiples facettes diplomatiques, militaires, idéologiques, politiques et ne négliger aucune des lourdes questions qu'elle soulève : son rôle et son poids dans un conflit planétaire, sa légitimité à "être la France" tant vis-à-vis de Pétain que des alliés, sa stratégie vis-à-vis de l'intérieur, sa capacité d'anticiper l'avenir national.
Faire l'histoire de la France Libre, c'est, aussi, poser sur la Résistance extérieure l'oeil neuf que les historiens ont déjà su poser sur la Résistance intérieure. Pour la première fois.
Faire l'histoire de la France Libre, c'est, enfin, explorer à travers le mythe ce que peut être le rôle d'un homme d'exception dans l'Histoire.
Et j’ajoute à ce texte venant tout droit des 4e de couverture des tomes I et II, que nul ne pouvait mieux écrire l’histoire de la France Libre que Jean Louis Crémieux, nom de guerre Brilhac, évadé d’Allemagne par la Russie pour rejoindre l’Angleterre et y reprendre le combat … au service propagande de la France Libre =<§;c)
Amicalement
Jacques