On peut en effet se demander
Pourquoi les signataires du manifeste ne se sont-ils pas tenus à disqualifier la seule loi du 23 février 2005 (enseignement du rôle positif de la colonisation). Que viennent faire dans ce manifeste la loi du 29 janvier 2001 qui reconnaît le génocide arménien ou celle qui qualifie la traite et l'esclavage des Noirs comme crime contre l'humanité. Quel est le rapport ? Justement parce que, quelque soit le champ historique étudié, dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l'Etat, même animé des meilleures intentions, n'est pas la politique de l'histoire.
Et cela doit s'appliquer à tous les champs historiques.
Bien cordialement,
RC
PS : Le déplorable mais si prévisible phagocytage politique (politicard !) de cette affaire est bien le signe que l'Histoire, ou plutôt les résultats de la recherche historique, sont toujours surveillés de très près par des groupes partisans qui attendent le premier prétexte,et au besoin le provoquent, pour les prendre en otage et les utiliser dans un but politique restrictif.
Quant aux réviso-négationnistes, c'est comme le F.N; plus on en parle, mieux ils se portent. (Hélas !) Et leurs petits chefs l'ont très bien pigé. Mais il serait antidémocratique de prétendre les interdire. Comme je l'ai déjà dit, c'est là la faiblesse principale mais aussi ce qui constitue la force "morale" d'un système réellement démocratique : ses structures permettent aux antidémocrates, à ses ennemis de s'exprimer. Tous les dictateurs occidentaux du XXe siècle ont su jouer sur cette "faiblesse". Il faut dire que les partis dits "bourgeois" des années 30 ont laissé faire, voyant chez Mussolini, Hitler, Franco et Salazar, des remparts contre le bolchévisme... Sont-ils plus lucides aujourd'hui ? Ont-il intégré les acquis de l'Histoire ?... Pas si sûr au vu de cette affaire ! |