Avec cette pétition-déclaration, les chercheurs ont (enfin !) exprimé leur ras-le-bol des descentes de police idéologiques (et donc partisanes) de plus en plus fréquentes opérées dans leur discipline. La multiplication des procédures contre des historiens dont souvent le seul tort est de déplaire aux représentants-hauts-parleurs de groupes de pression, associations et groupements est très inquiétante. Ces représentants ont développé leur arme politique et juridique en utilisant l'exacerbation constante et véhémente de leurs membres souffrant d'un passé douloureux. (esclavage, occupation, guerre d'Algérie, etc. ) Les leaders de groupes de pression ont fait du "devoir de mémoire" un très discutable moyen de chantage sur les historiens. En trouvant chez des politiciens opportunistes (pléonasme) un écho électoraliste largement favorable à leurs discours et revendications plus affectifs que scientifiques, ils risque(ai)nt de condamner l'autonomie des chercheurs à brève échéance. Or, comme pour les arts, il n'est pas de travail satisfaisant possible en sciences humaines sans liberté de penser et parfois de choquer.
Cordialement,
RC
Note : le "devoir de mémoire" est selon moi le dogme post-soixante.huitard le plus néfaste à la recherche historique. Pour ma part, je n'emploie que l'expression "besoin de mémoire" non-totalisante. |