C'est quoi le problème ? Himmler ne s'est pas suicidé ? Il a été assassiné par les rosbiffs ? Pas vraiment étonnant, ils sont capables de tout ces gens-là.. D'abord il me semble que la seconde version, avancée par Halen, ne repose que sur des faux documents, non ? Et puis, de toute façon, on s'en cogne de savoir comment il est mort le Reichsführer SS, le tout c'est qu'il le soit. (...)Mais bon, le père Himmler, tout le monde s'en contrefout.
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Bon week-end également. (et bonjour à David Zambon auquel je n'ai pas le temps de répondre sur le fil à côté, qu'il sache combien j'apprécie son point de vue)
"Tout le monde s'en fout", pas ici en tout cas ! Et pas non plus chez Irving et compagnie.
Le scoop, qu'on daigne le croire ou non, je ne l'ai jamais cherché, il est toujours venu à moi, lorsque j'essayais d'étudier des problèmes plutôt fondamentaux (on me fait d'ailleurs le reproche symétrique, de ne m'intéresser qu'aux grands hommes, grandes dates et grandes énigmes, alors que l'historien, le vrai, n'aurait droit qu'à l'air vicié des soutes et ne devrait chercher dans les archives que les banalités quotidiennes en négligeant les secrets d'Etat. Ce n'est jamais dit aussi clairement mais parfois Satan... à ça).
Churchill a-t-il fait tuer Himmler, comment pourrait-ce être un petit problème ? Pas sans lien d'ailleurs avec Aubrac. Le lien : l'impatience militante de certains au lendemain de la chute du Mur, pressés de voir les archives soviétiques dégueuler des listes d'agents, notamment français. Le but (au moins d'une partie d'entre eux) : montrer que les nazis n'étaient pas si vilains, de s'être opposés aux communistes, et que ceux qui avaient osé s'allier à ceux-ci contre ceux-là étaient au mieux des apprentis sorciers, et au pire des affreux complices de totalitaires.
C'est ainsi que Churchill avait fait tuer Mussolini, du moins d'après des archives qui allaient sortir le lendemain matin quand le grand historien Renzo De Felice s'est laissé aller à en parler avant de les voir, il y a maintenant dix ans, archives qu'on attend toujours. Or comme Mussolini a été tué par des partisans rouges, Staline devait bien être au courant, et comme Churchill avait dissimulé cet ordre, de quel prix n'avait-il pas dû payer le silence du Kermlin ?!
Il me semble avoir entendu des promesses similaires d'archives tueuses concernant le couple Aubrac, il y a un peu moins d'années mais quand même quelques unes, comme d'une étude dévastatrice (pour ma thèse) sur l'arrêt hitlérien devant Dunkerque. Mais j'ai appris la patience !
Pour en revenir à Irving, après avoir frétillé devant les "révélations" sur la fin de Mussolini, il s'est extasié devant celles sur Himmler. Désolé, moi je ne laisse pas dire. Bourrage des dossiers à Kew ? Ce serait une première, et ce n'est toujours pas démontré, ni surtout éclairci. En attendant, il n'est à mon humble avis guère raisonnable de répéter après cela la version classique de la mort de Himmler, tellement peu logique dès qu'on y réfléchit, puisque c'est lui qui s'était dénoncé. Il y a anguille sous roche, c'est évident.
A présent que j'ai présenté le témoignage de Selvester et son background, il est clair que Himmler était décontracté, nullement suicidaire, et qu'il mangeait sans précaution, chose rigoureusement incompatible avec l'ampoule de cyanure. Mais comme il se confirme qu'il est bien mort comme on le dit, devant des témoins malaisément manipulables, il faut qu'on lui ait restitué du poison, et peut-être même l'ampoule confisquée l'après-midi. Reste le mobile, pour Irving évident : on voulait l'empêcher de parler. Et c'est là que ça ne va pas : on retrouve l'ennemi viscéral de Churchill comme de tout engagement antinazi. Himmler, c'est autre chose que deux ans de négociations bidon (que Churchill, au rebours de ce que clame Irving, a toujours considérées comme telles), c'est le chef d'un appareil dont les Alliés redoutent qu'il ne soit pas démantelé.
Vraiment, que des petits problèmes sans intérêt ? |