Bonsoir,
Si je vous suis, Barbie n'aurait en fait pas eu besoin d'Edmée Delétraz ("un coup de main final et facultatif"), mais alors, dites-moi, que faisait-elle donc réellement dans ces deux endroits cruciaux - Mâcon et Caluire - et, si elle ne travaillait qu'accessoirement pour le SD, pour qui était-elle en mission d'"observation"...?
En acceptant de travailler pour le SD, poussée par Groussard ou menacée par Barbie (ou les deux), elle mettait le doigt dans un engrenage terrible et, comme Bénouville pour René Hardy, il semble bien que seuls Devigny et Groussard l'aient défendue dans les années d'après-guerre alors que plusieurs témoignages concordaient sur son rôle actif dans l'arrestation de Berty Albrecht qui est l'objet de ma question précédente où je cite, avec les réserves d'usage, les extraits de l'entretien qu'eut Mireille Albrecht avec Edmée Delétraz lors de l'enquête, longue et difficile qu'elle mena pour tenter de comprendre les conditions et les responsables de l'arrestation et de l'exécution de sa mère.
Bien sûr, on est là dans un registre relativement impressif, mais les recherches de Mireille Albrecht n'en sont pas pour autant négligeables, car dans l'affaire de Mâcon comme dans Caluire, ce n'est pas la masse de preuves indiscutables qui nous illumine !
Comme je l'ai dit ailleurs, chaque chercheur, chaque historien, chaque témoin-acteur a sur cette affaire une conviction et je n'ai rien lu qui me fasse à ce jour complètement modifier mon point de vue sur Edmée Delétraz et son commanditaire-Pygmalion, le colonel Groussard qui depuis sa base arrière de Genève était visiblement un homme de l'ombre très bien informé.
Bien à vous,
René Claude |