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Mémoires / Fernand de Brinon

En réponse à
-1L'évasion du général Giraud de Francis Deleu

L'évasion du général Giraud de Serge Desbois le dimanche 31 juillet 2005 à 09h38

L’évasion du général Giraud s’est bien déroulée depuis le château de königstein comme elle est rapportée
habituellement. Il s’agissait de descendre par une corde un à-pic de 45m. La meilleure preuve est que l’un des 2 compagnons de captivité qui ont aidé à maintenir la corde amarrée à un barreau en fer sur un créneau du mur, le général Mesny a été fusillé en représailles, 3 ans après, quelques jours avant l‘arrivée des alliés (comme l’a été le général Delestraint ). La Gestapo et Himmler n’avaient pas la mémoire courte.

Il est vrai qu’à Königstein, les cents généraux jouissaient à l’intérieur des murs de certaines facilités, courrier et colis fouillés superficiellement, présence d’une ordonnance et surtout possibilité de monter un coup par le truchement d’officiers libérés : pour raison de santé ( général Boell ) ou par relation (général Mast réclamé par le Japon comme attaché militaire…)
Celui-ci arrivé à Vichy, a mis en branle les services secrets français.

De Brinon comme la demi-douzaine de purs « collabos » qui fréquentaient les autorités allemandes ( Laval, Déat, Luchaire etc…) étaient en admiration béate devant elles et croyaient tout ce qu’elles leur faisaient rentrer dans les oreilles. Pour s’en convaincre, il suffit de lire ces auteurs*.

Les Nazis avaient manifestement l’amertume de s’être fait jouer et devaient minimiser cet exploit de Giraud, car il s’agissait d’un exploit. Ils devaient raconter ce qui les arrangeaient.

De Brinon rapporte le témoignage d’un général Brusseaux. Il faut savoir que parmi la centaine de généraux prisonniers dans cette forteresse, il y avait quelques purs " naziphiles " et que Giraud, pour préparer son coup, n’a pu se confier qu’à un ou deux de ses camarades de captivité.

La croyance la plus décisive de ces messieurs les Collabos était « qu’ils étaient sûr et certain que l’Allemagne allait gagner la guerre » et ceci jusqu’en 1944 pour les plus obtus d’entre eux.

Jusqu’en juin 41( attaque de l’URSS), voire décembre 41 ( Pearl Harbour), c’était encore possible d’y croire bien qu’un pourcentage important des Français ordinaires ne l’envisage même pas dès la fin 1940 et pensait que la fin du Reich arriverait d’une façon ou d’une autre.

Mais que des gens de hautes origines intellectuelles y croient comme par exemple Marcel Déat, ancien de Normal Sup. est difficilement compréhensible *.

Car tel était bien l’objet principal des discussions des plus hautes autorités françaises entre elles à Vichy. Arrivé en France, la première démarche de Giraud fut de rencontrer Pétain pour lui dire que l’expérience qu’il avait acquise pendant sa détention confirmait que le Reich serait vaincu. Le maréchal se laisse convaincre selon Giraud.

Mais Laval veille. Il a reçu plusieurs fois Giraud pour le persuader de se reconstituer prisonnier car cette mésaventure met à mal sa politique de collaboration. Laval utilise tous les stratagèmes pour vendre sa marchandise comme un maquignon auvergnat pour vendre son bétail sur le marcher de Chabreloches. Il fait signer à Giraud un papier où celui-ci s’engage à rester fidèle et à obéir au maréchal. C’est la « fameuse lettre mystérieuse » dont parle Francis dans sa dernière communication.

Fort de ce document, Laval revient vers Pétain et le retourne comme d’habitude pour le convaincre de convoquer Giraud et de lui donner l’ordre de retourner en Allemagne fort de cette lettre ayant valeur d’engagement. Ce que fait Pétain qui convoque Giraud et lui demande de se constituer à nouveau prisonnier. Empoignade verbale entre les deux hommes.

Cet épisode confirme bien tous les témoignages rapportés dans les livres écrits par les proches de Vichy à l’époque, Groussard, Du Moulin de Labarthète, De Brinon, Déat. La sénilité de ce vieil homme de 86 ans qui allait mourir une décennie plus tard d’une maladie d’Alzeimer, en faisait une marionnette dans les mains de Laval et ceci depuis que celui-ci l’avait porté au pouvoir 2 ans plus tôt. Laval, le maquignon, avait trouvé le moyen de gouverner la France par personne interposée. Avec Pétain, c’était le dernier qui avait parlé qui avait raison.

Giraud a été invité à rencontrer sur la ligne de démarcation Abetz puis le Dr Rahn émissaire de Berlin. Ils avaient donné leur parole d’honneur qu’ils ne s’empareraient pas de Giraud par la force. Laval et Darlan l’accompagnaient et se portaient garants. Giraud refusa tout retour à moins qu’en échange soient libérés les 500 000 prisonniers mariés. Ces plénipotentiaires utilisaient la manière douce car ils ne savaient pas comment faire pour réussir et apaiser Hitler.

Autre ruse de laval. Il supplia Giraud de fournir son adresse secrète près de Lyon en promettant de ne la communiquer à personne. Quelques jours après, Giraud vit arriver une de ses grandes amies, la comtesse X, pour lui demander sans y croire de regagner l’Allemagne. Elle était profondément antinazie.

La conclusion revient à Laval. Il a été entendu grommeler : « cette espèce de c…il m’emmerde. Pourquoi n’est-il pas passé en Angleterre toute de suite ».

* le livre de Déat écrit pendant sa retraite forcée (et dissimulée aux services français) dans une maison religieuse à Turin, 21 via Pomba et où il mourut de la tuberculose en 1955, est un énorme pavé de 1000 pages dont nous pourrons rediscuter bientôt quand nous l'aurons digérer...

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1 La "fameuse" lettre du général Giraud de Francis Deleu 31 juil. 2005 20h09
2 la question qui fâche de RV2 01 août 2005 11h58
2 Lettre de Giraud à Pétain : reprise de son serment de François le Masne 15 mars 2016 11h13
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1 Le récit des évasions du général Giraud de Francis Deleu 01 août 2005 11h56
2 Dialogue bref De Gaulle- Giraud de Léon BEL 01 août 2005 20h08
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8 Le panorama Bourbaki de David von Felten 21 avril 2016 23h59
9 petite rectification de françois delpla 23 avril 2016 14h32
10 Oups, merci de David von Felten 24 avril 2016 17h12
11 Pas la première fois de Christian Favre 24 avril 2016 17h41
12 et dire que le point de départ c'était que de françois delpla 25 avril 2016 04h36
13 de plus de Christian Favre 25 avril 2016 05h37


 

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