Une opération complexe analysée dans un livre pointu - L'étrange voyage de Rudolf Hess - forum "Livres de guerre"
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L'étrange voyage de Rudolf Hess / Martin Allen

En réponse à
-1Un livre passionnant de René CLAUDE

Une opération complexe analysée dans un livre pointu de René CLAUDE le lundi 13 juin 2005 à 21h25

A propos de L'étrange voyage de Rudolf Hess - mai 1941, Plon, je dépose une première note avant de proposer l'essai de Martin Allen, un essai dense qui exige une lecture attentive.

Convaincu qu’Hitler cherchait à entamer des discussions dans le but de signer un traité de paix avec l’Angleterre pour mettre en œuvre sa politique expansionniste sur le continent européen à l’Est (URSS), un petit groupe d’hommes, tous soigneusement triés sur le volet et proches de Winston Churchill, jouant de divergences publiques soigneusement entretenues entre "pacifistes" et "jusqu’au-boutistes" au sein des politiciens britanniques, conçut et anima une délicate et dangereuse opération "noire" destinée à intoxiquer Hess et Hitler. Ses subtils stratèges misèrent sur le besoin urgent pour Hitler d’un arrêt des hostilités à l’Ouest afin de mettre en œuvre ses projets contre l’URSS ; Hitler étant conscient qu’une guerre sur deux fronts serait fatale au IIIe Reich.

Le plan britannique était très risqué car il pouvait être fort mal interprété en cas de fuites, raison pour laquelle il devait rester absolument secret. En aucun cas, les Alliés (soviétiques, français libres, tchèques,…) ne devaient en être informés, car ils auraient pu en déduire – à tort – que le gouvernement et les services secrets de Sa Majesté avaient choisi de traiter sans les consulter avec l’ennemi alors que l’opération ultra secrète HHHH (pour Hitler-Hess-les deux Haushofer) était au contraire une arme psychologique redoutable mise au point pour le battre. En effet - mais faut-il le redire ? - Churchill n’avait jamais dévié de sa résolution initiale : résister à la Wehrmacht et se battre jusqu’à la victoire sur le nazisme. En revanche, il fallait que le Premier Ministre fut perçu par Hitler comme hésitant et bientôt favorable à un accord de paix car menacé d’être battu légalement par les opposants (fictifs) à sa politique sans concession. C’est là qu’interviennent deux personnalités avec leur partition composées avec grand soin par le SO1 : Sir Samuel Hoare qui vient d’être nommé en Espagne et Lord Halifax.

Il fallait donc parvenir à convaincre Hitler que les dirigeants britanniques, face à la situation dramatique du pays et à cause des pertes civiles et militaires lourdes, écoutant leur opinion publique déprimée(*), étaient maintenant majoritairement favorables à la signature d’un traité, alors que l’opération avec pour but unique de vaincre l’Allemagne nazie et d’éliminer son chef en l’influençant pour qu’il se retourne vers l’URSS au plus vite. C’est le très secret SO1 qui fut chargé de ce plan audacieux. Ces agents, tous proches du Premier Ministre britannique, avaient lu "Mein Kampf" avant la guerre et ne se faisaient plus aucune illusion sur la réalité du régime nazi et sa profonde nocivité pour le monde libre. Convaincus qu’Hitler allait un jour ou l’autre lancer ses armées contre l’URSS, ils chercheraient à le persuader que le gouvernement britannique, au courant de son projet géopolitique, écouterait attentivement ses propositions de paix à l’Ouest.
Pour cela, le SO1 allait faire feu de tout bois et inciter le Führer à avancer ses préparatifs pour l’attaque de l’URSS. (L’apport en matières premières pour l’industrie de guerre du Reich était considérable.) Sur ce théâtre parallèle subtil, Churchill pousserait ses complices du SO1 à utiliser les talents de comédiens de tous les diplomates britanniques. Un exemple avec sir Samuel Hoare que l’on a longtemps présenté comme un opposant décidé à la politique sans concession de Churchill, comme un représentant de la tendance pour l’apaisement avec le Reich, alors qu’il était en réalité un de ses vieux amis prêt à être mal perçu par l’opinion publique pour prendre part à la construction des services secrets. En Espagne, alors que les observateurs pensèrent qu’il avait été relégué à un poste sans grand intérêt – on sait maintenant que ce fut un pays qui eut un rôle essentiel dans la stratégie britannique - accepta de jouer une partition officiellement "dissidente" pour mieux tromper Hess et Hitler.
Les nazis avalèrent ses "confidences" mises au point depuis les bureaux du SO1 car c’est précisément ce qu’ils souhaitaient entendre.

Fin 1940 et début 1941, Winston Churchill est hanté par la possibilité d’une percée allemande vers les puits de pétrole du Moyen-Orient. Une telle opération, s’il venait à réussir, couperait la Grande-Bretagne de son approvisionnement en pétrole. Ce serait alors la défaite…
En fait, Hitler interviendra effectivement en Grèce à la demande de Mussolini dont les armées sont mises à mal par les Grecs qui parviennent à repousser les Italiens en Albanie, menaçant même « l’empire romain » du Duce. Le Premier Ministre a des sueurs froides à l’idée qu’Hitler puisse ensuite passer par la Thrace et les Dardanelles pour entrer en Turquie et de là foncer vers l’Irak, etc.
Eden part affirmer le soutien militaire à la Grèce. Cette décision s’avéra l’une des plus désastreuses, car elle faillit, selon Allen, aboutir à chaos gigantesque…

Allen a écrit un livre dense, résultat d’une enquête minutieuse aux paramètres nombreux et complexes. Il nécessite une lecture attentive au risque de mal interpréter les paliers d’une intoxication politique subtile qui n’a pu se développer qu’avec l’aide de deux personnages longtemps présentés à tort comme des opposants à la politique de Churchill : Hoare et Halifax.

A suivre et cordialement.

RC

(*) Durant les 6 derniers mois de 1940, les Britanniques traversèrent des périodes de doute réels et ils durent rassembler leur énergie pour continuer à croire qu’ils devaient poursuivre la résistance au nazisme. Mais Churchill et le SO1 surent habilement jouer de cette déprime pour renforcer leur plan d’intox.

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