Bonjour,
Si les directeurs et rédacteurs en chefs de revues et quotidiens repliés en zone sud après l'armistice avaient espéré conserver une certaine marge de manœuvre et une liberté de ton même relative, ils durent rapidement déchanter. L'Etat de Pétain appliqua dès les premières semaines une censure permanente. Les historiens romands Clavien, Gullotti et Marti rappellent que de juillet 1944 à août 1944, en sus des consignes permanentes, plus de 3300 consignes temporaires et quotidiennes sont envoyées par Vichy aux journaux !
Si une partie de la grande presse est installée en zone sud, l'édition est restée dans la capitale occupée. Très vite, les éditeurs reprendront leurs activités en pratiquant une auto-censure permanente et en appliquant les ordres et "conseils" des 4 organismes chargés de contrôler la création littéraire en France occupée.
1. La Propaganda-Abteilung Frankreich qui dépend de l'administration militaire allemande.
2. Son Gruppe Schrifttum en charge des question littéraires.
3. L'Institut allemand affilié à l'ambassade du Reich d'Otto Abetz.
4. L'Amt Schrifttum qui reçoit ses ordres de l'Office Rosenberg et doit promouvoir la littérature allemande.
Otto Abetz mit très vite en route son plan de prise de part du capital de maisons d'édition (Denoël) et d'aryanisations. (Calmann-Lévy, Nathan) Il apporte les fonds pour la création de la maison d'édition et librairie pro-nazie La Librairie Rive Gauche.
Les chercheurs notent aussi qu'entre 1939 et 1942, 200 titres (journaux et revues) ont disparu du marché contrôlé.
Cordialement,
RC |