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Freebelgians / Prosper Vandenbroucke

En réponse à -5 -4 -3 -2
-1Bravo Gutt de RV2

La démission de Mendès France de Francis Deleu le mardi 15 février 2005 à 19h37

Bonsoir,

Malgré tous les efforts de Pierre Mendès France pour faire appliquer des mesures d'assainissements monétaires identiques à celles imposées par Camille Gutt en Belgique, la France choisit la voie de la facilité. Pour PMD c'est un échec cuisant! Le 18 janvier 1945, il présente sa démission au général de Gaulle.
Ci-dessous, de larges extraits de la lettre adressée au chef du gouvernement. (*) Ce document résume fort bien la justesse des décisions de Gutt. Miracle belge ou échec français?

*** [...] le gouvernement avait décidé à Alger, et plus récemment depuis la Libération, de pratiquer une politique active de remise en ordre et d'assainissement de nos finances. A cette fin, il lui était apparu nécessaire, notamment, de s'attaquer sans tarder à la pléthore monétaire [...]. Quand vous m'avez demandé de prendre le portefeuille de l'Économie nationale, je pensais avoir, en plein accord avec vous-même et avec l'ensemble du ministère, préparé, sur le plan financier, la réalisation des conditions préalables du succès dans le domaine économi­que [...]. Or, le gouvernement a pris, depuis, une série de mesures qui sont en contradiction avec la politique que je lui avais proposée [...]. A la rigueur nécessaire, on a substitué la facilité [...].
M. Lepercq avait décidé que l'échange des billets serait possible dès le 15 septembre. M. Pleven assure qu'il ne le deviendra qu'en mars ou avril, par suite du manque de billets. J'affirme au contraire que l'opération est possible dès maintenant, à condition bien entendu qu'on s'en tienne [...] à un échange limité, avec blocage partiel (au moins temporaire). On se détourne avec horreur de cette méthode, qui priverait pour un temps les Français de ressources qu'ils peuvent seulement employer au marché noir; il parait que cette privation-là leur serait plus insupportable que toutes celles qu'ils sont en train de subir [...]. Plus on attend, moins l'opération peut avoir d'efficacité: chaque jour perdu laisse à l'ennemi la possibilité d'introduire dans la circulation des billets qu'il a emportés ou que ses agents ont conservés sur place. Chaque jour perdu fournit aux profiteurs du désastre de nouvelles occasions de dissimuler leurs avoirs [...].
[...] Cette politique porte un nom [...] , l'inflation (qui) gorge les spéculateurs qu'une hausse constante et assurée enrichit automatiquement [...]. Dans ce système, une classe est complètement sacrifiée, celle des petites gens à revenus fixes, sacrifices dont le courrier quotidien vous apporte certaine­ment des témoignages pathétiques [...]. Distribuer de l'argent à tout le monde sans en reprendre à personne, c'est entretenir un mirage [...], mais plus on accorde de satisfactions nominales, moins on peut donner de satisfactions réelles [...].
J'ai peur, mon Général, que par un souci très compréhensible d'arbitrage, vous n'incliniez à faciliter, ou tout au moins à admettre, les compromis. Mais il est des matières où la demi-mesure est une contre-mesure, qui ne le sait mieux que vous ? [...] la différence entre mes contradicteurs et moi, c'est que, consciemment ou non, ils escomptent l'équilibre réalisé en hausse plus ou moins automatiquement, sans intervention, c'est-à-dire un miracle [...] ; il faut le dire tout net: le choix est entre le coup d'arrêt volontaire­ment donné, et l'acceptation d'une dévaluation indéfinie du franc.
[...] La France sait qu'elle est malade et qu'elle ne se guérira pas dans l'euphorie. Elle sait qu'elle ne se redressera que par un effort long, difficile, pénible. Elle attend qu'on appelle à cet effort. J'en recueille le témoignage chaque fois que j'ai l'occasion d'exposer les opinions auxquelles je suis attaché. Je crois même discerner que les plus ardents, les meilleurs, les "gaullistes", sont déçus du silence du chef du gouvernement à ce sujet. Mon Général, j'en appelle à vous, à votre inflexibilité, à tout ce qui fait que les Français ont confiance en vous, pour prendre des mesures de salut public.
[...] Je décline la responsabilité des lourdes décisions contre lesquelles je me suis élevé vainement; je ne puis être solidaire de mesures que je juge néfastes. Je vous demande donc de reprendre ma liberté [...]. Je me considère dès maintenant comme démissionnaire après quinze mois d'un travail dans lequel je n'ai été soutenu que par la fierté d'être votre collaborateur [...]. ***


(*) Cette lettre de démission est reproduite in extenso dans les annexes (tome 3) des "Mémoires" du général de Gaulle qui, de cette manière, rend vraisemblablement hommage à son ministre de l'économie.

Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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