Bonsoir René, bonsoir à tous,
Faut-il croire Jean Lacouture qui affirme dans sa magistrale bio de De Gaulle le peu d'intérêt du Connétable pour les problèmes "d'intendance" ? (René)
Je ne pense pas que le Connétable s'intéressait beaucoup aux problèmes "d'intendance". Par ailleurs, les problèmes monétaires et leur impact sur l'économie n'étaient certainement pas sa tasse de thé... pas plus que les opérations boursières furent la tasse de thé d'un de ses illustres successeurs.
Un bref exemple relaté par Jean Lacouture! Le général de Gaulle est quelque peu décontenancé en prenant connaissance de la lettre de démission de Pierre Mendès France. Avant d'accepter la démission de son ministre de l'économie, le général décide d'inviter PMD et Pleven à passer une journée en sa compagnie. A tour de rôle, les deux ministres exposent leur point de vue. Beaucoup plus tard, PMD observera malicieusement : "C'est probablement la seule fois de sa vie qu'il [de Gaulle] a consacré une journée entière à l'économie politique, une journée entière qui dut être pour lui une des pires de sa vie". Quant au général, relatant cette joute oratoire entre PMD et Pleven, il aurait dit "Je ne permettrai plus jamais à personne de me parler trois heures durant d'économie..." C'est tout dire!
De Gaulle, sous la pression aussi bien de la droite que du PCF, tranchera en faveur de Pleven. Je reviens sur la position du PCF - qui fut, dans une certaine mesure, celle de l'ensemble de la classe politique - ... le temps de plonger dans mes "caves humides" à la recherche de mes bouquins d'économie. Un chiffre déjà pour montrer l'ampleur du désastre inflationniste: les prix à l'indice 100 en 1938 ont grimpé à l'indice 950 en janvier 1947 lorsque le gouvernement Blum se voit contraint d'imposer des mesures autoritaires pour tenter de casser la spirale inflationniste et interrompre les dévaluations en cascades.
Bien cordialement,
Francis. |