Distribuer de l'argent à tout le monde sans en reprendre à personne, c'est entretenir un mirage [...], mais plus on accorde de satisfactions nominales, moins on peut donner de satisfactions réelles [...].
J'ai peur, mon Général, que par un souci très compréhensible d'arbitrage, vous n'incliniez à faciliter, ou tout au moins à admettre, les compromis.
Pierre Mendès France n'était pas un adepte de la langue de bois ! Cette lettre est d'une franchise (trop) rare, même si les formes y sont. (Contrairement au coup de semonce unique de Pierre Brossolette au chef de la France libre à qui il reprochait vertement de ne pas se soucier assez de l'avis de ses collaborateurs.)
Faut-il croire Jean Lacouture qui affirme dans sa magistrale bio de De Gaulle le peu d'intérêt du Connétable pour les problèmes "d'intendance" ?
Mais en janvier 1945, il est vrai que la population d'un pays qui sortait exsangue de l'occupation et des combats de la libération n'était pas prête à entendre le langage du l'effort et des sacrifices matériels. PMF était un Cassandre et son programme risquait de rendre le gouvernement provisoire extrêmement impopulaire.
Quelle était la position du PCF, alors en pointe, sur le plan de Mendès France ?
Cordialement,
RC |