Bonjour,
Deux petites remarques :
Il est curieux de constater le soutien "affectif" que Winston Churchill ne cessa d'apporter au duc de Windsor jusqu'en 1940. Royaliste inconditionnel, le bouillant futur premier ministre, pourtant antihitlérien militant contre une bonne partie de ses pairs dès le début des années 30, resta fidèle à "son" roi dans la tourmente. Ce n'est qu'au moment où la trahison du duc devint flagrante qu'il ordonna son banissement politique aux Bahamas.
Et aussi :
On peut se demander si le duc Windsor ne fut pas la victime expiatoire pratique de l'aristocratie et la haute finance britanniques qui soutinrent Mussolini et Hitler jusqu'à la veille de la guerre...
M. Allen écrit, par exemple, que Montague Norman, gouverneur de la Banque d'Angleterre au début des années 30 consentit des prêts substantiels au régime de Hitler, et on sait aujourd'hui qu'il fit tout pour aider les nazis à s'emparer du pouvoir et à le conserver, en opérant sur le plan financier depuis Threadneedle Street. Norman, (...), joua un rôle important dans la chute de la Tchécoslovaquie. En mars 1939, les directeurs de la Banque Nationale tchèque empêchèrent la réserve d'or de leur pays de tomber aux mains des envahisseurs nazis en la transférant à la Banque d'Angleterre. Ayant reçu une demande de la Banque des Règlements Internationaux liée aux nazis, Montague Norman s'empressa de transférer une somme substantielle à Bâle par l'intermédiaire de la BRI : de là, l'or eut tôt fait "d'être détourné sur Berlin pour servir l'acquisition de matériel stratégique essentiel en vue d'une guerre à venir." (p. 39)
Cette opération est confirmée par Marc-André Charguéraud dans son essai percutant Le banquier américain de Hitler (Labor et Fides, 2004) dans lequel il étudie comment la BRI devint un lieu favorable aux nazis où dominaient les intérêts du Reich.
(Encore un livre à déposer !)
Bien cordialement et belle journée,
RC |