Je crois que si l'on compile les meilleures biographies consacrées à Hitler, on devrait parvenir à reconstituer chacun des jours de son existence, ou presque; seuls quelques semaines dans ses années de jeunesse échappent encore aux chercheurs... En revanche, je n'ai toujours pas lu ou entendu une thèse vraiment satisfaisante permettant d'éclairer la rencontre et la passion entre l'un des pays les plus développés de la première moitié du XXe siècle et ce tribun démagogique au charisme énorme. Toutes les disciplines s'y sont essayées : l'histoire bien sûr, mais aussi la psychologie, la psychanalyse, la sociologie, l'économie, l'analyse marxiste, l'approche théologique et j'en oublie...Des éléments très pertinents furent exposés, des théories séduisantes furent diffusées, mais le "noeud" du problème Hitler/Allemagne reste selon moi inexpliqué. Mais peut-on réellement dire l'origine de comportements qui par certains aspects échappent en partie à la perception et à l'analyse logiques ? Certains Allemands après la chute du 3e Reich ont affirmé émerger d'une transe, d'un rêve éveillé sanglant... Bien sûr, il faut atténuer la portée de ces remarques par le souci qu'eurent les ex-supporters d'Hitler de se dédouaner en propageant le mythe utile de l'envoûtement collectif auquel je m'oppose. Mais il n'en reste pas moins que l'adhésion de millions d'individus cultivés à la pire entreprise d'asservissement qu'ait connue le monde contemporain laisse stupéfait.
Les chercheurs ont encore du travail !

Amicalement,

René Claude