Il y a un débat qui court toujours : Hitler et le nazisme sont-ils spécifiquement allemands, enfin (pan)germaniques, ou cette peste politique aurait-elle pu éclore, se développer et se répandre ailleurs dans les années 20 et 30 d'une Europe en crise(s) ? On a vu que si le fascisme était un totalitarisme qui avait pu influencer historiquement certains aspects de l'hitlérisme, il n'en n'a pas eu les mêmes violences guerrières et la barbarie absolue. Alors comment comprendre et expliquer qu'un peuple aussi développé qui a produit une culture riche de penseurs subtils, de musiciens généreux, de cinéastes audacieux et de poètes révoltés par les massacres de 14/18 ait pu adhérer à ce qui fut leur négation, ce nihilisme meutrier qui est au centre de la "dynamique"nazie ou de la pulsion...? En effet, je ne sais pas comment définir cette tension morbide et ultra-belliciste qui caractérisa l'entreprise hitlérienne.
Et pourtant, il ne faut pas abdiquer face à cette monstrueux renversement de toutes les valeurs que l'Europe avait mis des siècles à énoncer et à appliquer : le choix démocratique, le refus de la force brutale pour régler les problèmes et un humanisme fragile mais revendiqué par des artistes et des chercheurs de premier plan.
Bien à vous,
René Claude |