Bonsoir,
Voici un extrait de la transcription des longs entretiens entre Philippe de Gaulle et Michel Tauriac qui va dans le sens du message de Francis :
"(...) Compte tenu de la nature de cette guerre de mouvement sur de grands espaces avec de faibles effectifs - une division ne fait pas plus de quatre mille hommes - il (Charles de Gaulle) passera beaucoup de temps à cheval de jour et de nuit, et sera écrasé de travail dans les intervalles des combats. De 1919 à 1921, il ne va effectivement pas chômer : offensive contre Boudienny, avec quatre divisions polonaises, défense de Varsovie, qui résiste, forte de la présence des Français à ses côtés, contre-offensive vers le sud, en direction de Brody, pour dégager Lvov, prise de Hrubieszaw sur le Bug avec la 3e division polonaise, prise de Perespa, près de Zamosc."(...)
Le 7 août 1920, le corps d'armée polonais commandé par le chef de l'Etat en personne, le maréchal Pilsudski, avance rapidement vers le nord et met les Russes en déroute. Ils abandonnent définitivement la partie. Quand on sait que dans l'intervalle de ces opérations mon père est retourné en France, en permission ou en mission, de la fin septembre à la mi-octobre 1919 et de la fin avril au début de juin 1920, dans des conditions telles que tout déplacement de Paris à Varsovie représentait en soi une véritable campagne, on voit mal comment il aurait pu mener joyeuse vie dans ce malheureux pays. Ses adjoints et interprètes polonais, les lieutenants de Medwecki et Ignace Wieniewski, rapporteront plus tard que leur patron a été en tout point remarquable mais qu'il avait été d'autant moins un joyeux compagnon qu'il n'avait jamais eu le loisir de le devenir."
("De Gaulle, mon père" p. 80-81.)
Bien cordialement,
RC |