Bonsoir,
Une part importante du livre de Jean Vanwelkenhuyzen est consacrée au rôle d'informateur que joua le major Gijsbertus SAS, attaché militaire des Pays-Bas à Berlin. De longue date, Sas est lié d'amitié au colonel Hans OSTER de l'Abwehr. Oster, anti-nazi convaincu, informe son ami Sas de tout ce qui se trame, quasi au jour le jour, dans les coulisses du pouvoir hitlérien.
Il est navrant de constater que malgré la masse considérable de renseignements dont disposaient les alliés, ces derniers furent pris de surprise au matin du 10 mai. Et pourtant, dès le 9 mai au soir, les chancelleries étaient parfaitement au courant des préparatifs de l'invasion, y compris l'heure exacte du franchissement des frontières hollandaises, belges et luxembourgeoises.
C'est à 19 heures, le 9 mai, que le colonel Oster informe Sas de l'imminence de l'invasion. La décision est tombée vers midi. L'ordre, signé Keitel, précise que le "Jour-A" est le 10 mai et l' "Heure-X" 5 h.35. Si un contrordre n'intervient pas en dernière limite à 21h.30, plus rien ne pourra retenir la machine infernale. En attendant l'heure fatidique (21h.30), Oster et Sas accompagné du colonel Goethals (attaché militaire belge à Berlin) se réunissent dans un petit restaurant non loin des bureaux de l'OKW. A 21h.30, Oster se lève de table et rejoint l'OKW. Vingt minutes plus tard, l'Allemand réapparaît pour annoncer que les dés sont jetés.
Les attachés militaires hollandais et belge se précipitent vers leur ambassade respective. Goethals chiffre un message et, à 23h.30, le téléphone à la 2e section à Bruxelles. Sas ne prend pas le temps de crypter son message et pour ne pas perdre une minute le téléphone en clair au ministère de la Défense à La Haye. Il est 22h.35. La communication est reçue par l'aide de camp du ministre de la Marine.
On pourrait s'attendre à un branle-bas de combat à La Haye, Bruxelles, Paris et Londres! Ben non ! Réveille-t-on les éminences en plein milieu de la nuit?
La suite au prochain numéro !
Bien cordialement,
Francis. |