Bonjour,
Alex:
[....qu'espérait faire le commandant français? Comment Gensoul pouvait-il imaginer issue dans le combat? Je veux dire: une flotte à l'ancre dans un endroit confiné, et une autre en ordre de combat qui la menace. Comment faire sortir ses navire et les rassembler en ordre de bataille pour faire face? C'est impossible, non? ]
En faisant traîner longuement les négociations, Gensoul espérait-il l'intervention des flottes de Toulon et d'Alger? C'est ce que laisse penser deux télégrammes de l'Amirauté française.
Le télégramme 3-308 envoyé à 12 h.50.
***** Amirauté française à Amiral Algérie, Amiral Georges Leygues, Amiral Marseillaise (1)
Ordre d'appareiller en tenue de combat et de rallier Oran aux ordres Amiral Dunkerque (2). *****
Le télégramme 3-309 envoyé à 13h. 09.
***** Amirauté française à amiral Gensoul :
Faites savoir à l'intermédiaire britannique que l'Amiral de la Flotte (3) a donné ordre à toutes les forces françaises en Méditerranée de vous rallier immédiatement. Vous aurez donc à donner vos ordres à ces forces. Appelez les sous-marins et les avions, si nécessaire. Commission d'armistice par ailleurs prévenue. *****
Nous connaissons le résultat de l'obstination de Gensoul alors qu'au même moment, à Alexandrie, l’amiral Godfroy et l’amiral Cunningham (supérieur hiérarchique de Somerville) négociaient également....pour aboutir à un "gentlemen agreement" épargnant la vie de nombreux marins.
Bien cordialement,
Francis.
(1) Il s'agit de l'amiral Marquis et de l'amiral Bourragué à Alger ainsi que de l'amiral Duplat à Toulon.
(2) L'amiral Gensoul.
(3) Il s'agit de l'amiral Le Luc, chef d'Etat-Major général, qui remplaçait Darlan. Ce dernier suivait le gouvernement à Vichy. Le 3 juillet, Darlan était à Clermond-Ferrand où il avait installé un PC provisoire.
(Source principale: Benoist-Méchin "Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident" - Tome 3). |